vendredi 29 octobre 2010

Un sac, un amant


Il y a les femmes sages, patientes, délurées, insipides. Ben, moi je suis fatalement infidèle et échangiste, par vagues. Et sectaire de l'adultère. Ça se situe entre la main et l'épaule.

Vous trouvez la comparaison déplacée ? Chanceuse (s), va ! Vous faites donc partie de celle(s) qui ne voue(nt) pas un amour charnel à leur sac. Un sac, c'est à la vie ou à la nique ! Et vous allez voir que des similitudes, il y en a...

Le rassurant
On peut avoir de longues périodes de désert lascif ou affectif avec lui. Il sait que toujours, malgré nos errements volages, nous reviendrons. Il a l'instinct que nous sommes en osmose et nous accueille complaisamment à chaque retour au bercail.

le facile à vivre
On peut les confondre avec le rassurant sauf que son code génétique ne colle pas précisément au nôtre. On doute et lui est sans prise de tête. Vous voyez toute l'immensité d'avoir une telle perle dans son sillage. On le garde bien au chaud. Au cas où...

le trop
Trop vulgaire, trop bling-bling, trop estampillé, trop tape-à-l'oeil, trop monogrammé, trop péremptoire, etc... Il a une soif de reconnaissance terrible et souvent, on oublie que celle qui le trimballe. c'est parce qu'elle en manque elle aussi, de reconnaissance.

l'exotique
On l'a ramené parce qu'il sentait l'embrun ou le foin ou le monoï ou la poudreuse. Hors contexte il perd de sa superbe inévitablement. Il peut rendre service à d'autres fins (coach de gym, cuisinier, homme à tout faire) qu'à une histoire éternelle ou sensuelle. Il arrive, que par égarement ou solitude abyssale on cède à ses charmes ethniques. Mais au matin, il faut déguerpir

le trop tendance
Mettez un bobo barbu au milieu d'une nuée de bobos barbus. Fade et insipide, sera notre unique. Prenez le même bobo barbu et fourrez-le dans une tribu de pète-sec coincés du cul. Vous en faites votre 4 heures illico presto. (chance inouïe pour moi, faible, face au barbu machin (le cabas Vanessa Bruno) chez moi est sous-représenté. Trop de bol !)

le tout faux
Tu crois avoir à faire à un cerveau, tu creuses et tu te retrouves avec un décérébré. Tu imagines qu'il est abdominal, il est abominable sous le pull. Tu entrevois une bombe, il a des migraines. Je ne me lance pas dans le croquis. Le factice, le contrefait on fuit à des milliards de kilomètres. On vaut mieux que ça. Tellement. Si on doute, on avoue notre snobisme et ça ira mieux après.

L'intouchable
Alors lui, il vole dans des sphères, loin, très très loin. Peu importe qui il est, d'où il vient (la marque et le prix !). On l'a nimbé d'une aura lubrique. Pas certaine, qu'une fois dans notre salon, il ne perde pas de son mantra de malade.


Celui du moment
C'est évident, là, présentement, il est beau il sent le caramel, buriné à souhait, malin comme un sagouin, une sensualité à nous faire grimper les murs. On jure que, mais on sait queue finit toujours par lasser.

Le prochain
Immanquablement. Au creux de mon oreiller, il m'arrive trop souvent de rêver à celui qui n'existe pas encore.


Et on pourrait continuer jusqu'à n'en plus pouvoir... La différence entre les deux ? Tellement moins d'ennuis, tellement plus de plaisir et d'élégance.


Sac Vintage Texier, déniché miraculeusement dans une friperie du Marais à Paris Vous ne trouvez pas qu'il a un air du Muse mélangé à la teinte d'un Mulberry ou suis trop amoureuse pour être objective

jeudi 28 octobre 2010

Les tiroirs à malices - Sophie Fontanel


J'ai toujours une hâte émoustillée lorsque je reçois les réponses des tiroirs à malices. C'est d'abord un plaisir solitaire et jouissif d'être la première à découvrir la face cachée du dressing de mes invitées. Puis une fierté enfantine de partager avec vous. On ne va pas s'inventer des histoires, savoir ce qui se cache dans les armoires des femmes est un lien commun à nous toutes. Ça équivaut presque à regarder par le trou de la serrure, avec le consentement de l'Autre !
Je ne vous la présente plus, je n'ai jamais fait mystère de l'estime que je lui porte. La penderie de Sophie Fontanel est synchrone à ce qu'elle est : pointue sans être fashion, intemporelle et sincère, chic et raffinée, personnelle et enviable... Je vous laisse en compagnie de la vraie Fonelle...

Dans ta famille, l’esprit était placé au-dessus du rapport au corps, mais les belles matières étaient aimées. As-tu découvert la mode très jeune ou est-elle venue à toi plus tard ?
Nous avions la passion des étoffes, peut-être parce qu’elles transcendaient le corps. J’ai aimé les vêtements dès que j’ai compris ce que c’était. Ils me permettaient d’avoir des identités rêvées, par exemple un jean que je cousais tous les matins (j’avais dix ans) autour de mes jambes pour le serrer, et m’en faire un pantalon d’écuyer. Et après j’imaginais qu’au lieu d’aller à l’école , j’allais au haras.


Te souviens-tu quel était le vêtement ou accessoire qui t’a transcendée en vraie femme
La première fois que j’ai chaussé des escarpins. J’ai gardé une passion pour ces escarpins très Belle de jour, avec le talon pas trop haut, le bout pas trop pointu, le chic absolu.

As-tu toujours eu ton propre style ou t’es-tu déguisée pour travailler dans un milieu ou simplement pour plaire ?
J’ai eu des tas de déguisements, par exemple, ma période Francis Huster, où j’étais coiffée comme lui et j’avais les mêmes petites lunettes que lui. Ou bien ma période Almodovar, (période multicolore après avoir vu Talons Aiguilles) où je mettais un pantalon jaune citron avec un caban ciré rouge et des boots orange. Un désastre. Ou bien ma période Jane Birkin, habillée comme elle, sauf que sur moi ça faisait surtout penser au look de Bruno Cremer.


Tu as raconté que, même fauchée, tu t’offrais une belle pièce par an. Ont-elles une saveur particulière, les as-tu conservés ces cadeaux
Oui, j’ai gardé les bijoux, un collier avec des maillons énormes, un bracelet serpent, une manchette en or et je vois que Céline fait la même cette année. J’ai aussi gardé un blaser de soie que je ne porte jamais, mais dont les couleurs me ravissent. J’ai aussi gardé un sac Dior Vintage, qui est comme une relique de la délicatesse d’un temps passé.


Quel rapport as-tu aux vêtements ? Tu les chouchoutes, les conserves ou tu les balances facilement ?
Je donne ce que je ne porte pas, et je balance ce qui est abîmé. J’ai une théorie comme quoi si on ne porte pas un vêtement, c’est qu’il n’est pas à nous. Et une autre théorie qui dit que si un vêtement est inconfortable c’est qu’il faut en faire cadeau à quelqu’un !

Qu’est-ce qui compte le plus dans une tenue ?
La souplesse, le tomber, la nonchalance que ça autorise sinon c’est raté. La capacité du vêtement à vieillir en gagnant en charme. La légèreté du vêtement, je mets ça par dessus tout.

Quelles sont tes fringues fétiches ?
Une combinaison de soie noire, comme une sorte de débardeur un peu long, je mets ça en robe à toutes mes soirées avec un blaser Sonia Rykiel dessus, lui-même souple et léger.

Et tes accessoires favoris ?
Un bonnet avec un pompon, parce que j’ai l’impression de jouer dans Love Story quand je le porte. Des escarpins rayés (en rouge et blanc), parce que j’ai l’impression de jouer dans Les Demoiselles de Rochefort quand je les porte.


En travaillant dans la presse féminine, es-tu influencée ou non, gardes-tu le cap sur ton style sans céder aux sirènes fashion ?
La mode ne m’intéresse que quand elle vient rencontrer mon désir. Mais elle ne crée pas mon désir. Je m’explique : j’ai envie des choses avant qu’elles soient à la mode. J’ai eu envie de camel deux ans avant la mode. Là, j’ai envie de rose pâle, je sens que ça arrive. La mode est mon butler, elle me sert sur un plateau ce dont je rêvais en secret.

As-tu des tocs de l’habillement ?
Je cherche sans fin des chaussures qui ne fassent pas mal aux pieds. C’est terrible ce que les chaussures sont menteuses. Elles te font croire, dans la boutique, qu’elles vont être sympas, et après dès que tu leur as cédé, elles te tuent.

Des vêtements que tu achètes en double ou souvent les mêmes ?
C’est fini, ça. Mais j’ai beaucoup fait. Je peux quand même encore acheter à l’infini des pantalons larges.


Tu aimes t’approprier un vêtement en le coupant, en le personnalisant. Il faut sacrément bien se connaître, avoir la main aisée et surtout être libre dans sa tête et son corps
Il faut savoir coudre. Ma mère m’a appris quand j’étais gosse. Apprendre à coudre, c’est apprendre le côté impeccable qu’on a la capacité de donner au monde.

Quelle a été ta première folie vestimentaire ?
Une jupe de cuir caramel chez Mac Douglas avec mon premier salaire. Ça coûtait une mois de salaire.

La plus grosse ?
Un manteau de cachemire noir à 2500 euros, chaud, ample et si léger, chez Dover Street Market à London. Jamais je n’avoue son prix. Mais lui ne m’a jamais déçu, et ça ça n’a pas de prix.



Et la dernière ?
Un sac Hermes vintage. 350 euros. Mais les autres sac Vintage Hermès sont à 3500 euros.



Tu la trouves comment la mode de cette saison ?
Je la trouve enfin ajustée à la personne. Je n’en pouvais plus de ces filles en noir perchées sur des chaussures pour sembler encore plus minces. Les tons doux m’apaisent.


Y a-t-il eu des époques qui te font encore frissonner ou tu passes très vite à l’actualité modeuse ?
Je suis coincée dans une certaine esthétique des années 70. Rien de baba, et tout de beau-beau. Des vêtements qui allaient avec Robert Redford et Steve Mc Queen.

Après les défilés penses-tu déjà à la saison prochaine ou tu vis le moment présent
Je suis toujours à vouloir la suite. Du coup, je me l’invente et je me la chine.

Tu as des secrets de forme hormis ton canarino et ta gym complétement inventée
Mes secrets de forme sont la sieste (20 minutes, même sans dormir), la chaine TCM et ses films cultes, ne pas me gaver, ne pas boire des choses avec des bulles sauf une gorgée dans le verre des addicts, ne pas fumer, ne pas boire juste pour ne pas m’ennuyer dans une fête, me ménager des heures de solitude, ce genre…

Tu as une combine pour les cheveux, je suis sûre. Ta coupe est simplement...parfaite…
Je n’ai eu que des soucis avec mes cheveux car j’en ai autant qu’un poney shetland et la tentation était grande de sans cesse les couper. Maintenant, je laisse pousser. Je fais couper un peu quelques mèches par le coiffeur de studio sur les prises de vue, pendant que le model déjeune. Ma combine est de laver, peigner, chiffonner un peu avec les doigts, laisser sécher si possible à l’air libre, et brosser matin et soir, étriller est mon nouveau vice… après, ça brille…

As-tu encore et toujours des rêves de possession (sans péjoration) ou tu te sens un peu blasée et fatiguée par ce tournis
Je ne serai jamais blasée. Hier, un ami me disait qu’il s’en ficherait de mourir, et j’ai pensé que moi oh je veux vivre, j’ai eu tellement de peine pour lui qui ne réussit pas à espérer encore et toujours.

dimanche 24 octobre 2010

Paul Smith et ses brogues


Je connais les prémices du désir. C'est par le regard que tout commence. Et je vous dis que Paul Smith et son côté "classic with a twist" a, dans son équipe,  des fins connaisseurs des subtilités psychologiques féminines. Je ne vois pas autrement ! Une publicité, une seule, et j'étais prise. J'ai un point faible pour les chaussures qui me délocalisent de la femme. Je ne suis pas une aficionado des chaudasses de la chaussure. Ne manquerait plus que l'inscription au cirage : "je suis bonne". Bien que parfois, un peu d'appel du pied ....

Paul Smith était (pourquoi était, pfff. ...) n'est présent, à la maison, uniquement dans la partie mâle du dressing conjugal. Je jaugeais le style de Paul Smith d'un oeil pétillant, intéressé, sans pourtant, ne jamais en avoir acheté. Cette image publicitaire (la première de ma note), ces brogues de folie...la mise en scène, les incroyables chaussettes. Pas besoin de l'expliquer, vous connaissez ça aussi, lorsque le désir tourne à l'obsession ?! Ce post-ci de Guillaume Crouzet me donne envie de m'aventurer à la boutique de la Rue de la Grenelle. Pour le plaisir des yeux (et si les grèves ne me clouent pas à la gare de Lausanne;(

Burton Shoe

Jusqu'au 31 octobre, sur la page Facebook de Paul Smith, un élu photogénique des brogues peut gagner une paire. J'dis ça en passant...

Faut-il succomber à la tentation, malgré le prix ou essayer de mettre la main sur un ersatz ?

Et pour celles qui préfèrent du plus féminin, les desert boots ne sont pas mal non plus ?...

jeudi 21 octobre 2010

Le choix des mots


Alors que je triais les photos familiales, celle-ci m'a interpellée. C'était lundi, dans les gorges de l'Areuse (canton de Neuchâtel). Vous le savez ou pas, j'aime les prétextes d'un cliché ou de la mode pour parler d'autre chose. Les chemins alambiqués, les détours, l'improvisation, le non-contrôle, la spontanéité sont mes défauts ou qualités, selon le point de vue.

Ces arbres renvoient, force et puissance. Aussi robustes soient-ils, il suffirait d'une bonne grosse tronçonneuse et de deux bûcherons pour les massacrer et les faire mourir en quelques heures. Imaginez combien d'années, d'eau, de lumière il a fallu pour qu'ils atteignent cette dimension, que leurs racines s'enfoncent dans le sol. A combien de rafales de vent, de pluie et de neige ils ont résisté. Les vicissitudes de leur destinée sont tatouées dans leur écorce et ont forgé leur individualité.

Ces arbres, sont vous, moi, nous. Il y a ce que l'Autre voit, imagine, interprète à tort ou à raison. Je vous parlais ici de la difficulté des photos de soi. Il y a pire. La non-maîtrise de ce que l'on reflète. Chacun y va de son transfert personnel, juge et invente, idéalise ou dénigre. Nous avons mis des années à nous façonner par notre éducation et notre vécu. Et il suffit, parfois de quelques mots plus tranchants qu'une scie pour nous faire du mal. Il y a des années, lors de l'homélie, le prêtre comparait la parole à un lion qu'il fallait dompter. Car elle peut aussi bien détruire que bâtir positivement.

Je donne trop de pouvoir aux mots, je le sais. Métaphoriquement, ils sont une source vitale au même titre que l'eau et la lumière. Ils ne sont pas seuls, Dieu merci, à nous faire évoluer. Mais ne négligeons pas  leurs effets. Comme, les fossoyeurs des forêts, ils peuvent nous faire flancher.

C'est un blog mode et je m'égare et vous ennuie avec mes pérégrinations intérieures. Si l'on était fait d'une seule face ce serait trop simple. Je jongle toujours entre ce que je montre et ce que je suis. Paraître et être. Voilà toute la complexité d'une vie....

Edit : Tout va bien, je vous promets. Simplement des réflexions personnelles... Je reviendrai à plus de légèreté, lundi si tout va bien, aux Tiroirs à malices (j'ai hâte...), après deux jours à Paris la semaine prochaine. Oui encore !

mercredi 20 octobre 2010

Comptoir des Cotonniers


Septembre 1998, Avignon, une marinière, une jupe, une ambiance. Lorsque les souvenirs sont aussi prégnants, on peut envisager un réel coup de foudre... C'était exotique et nouveau pour moi. J'aurais pu dévaliser la boutique, je trouvais des vêtements qui me redonnaient et envie et une apparence de femme (je me gaussais de plaisir dans mon rôle de jeune maman). C'était ma première rencontre avec Comptoir des Cotonniers.

Il aura fallu attendre 12 ans, pour que CDC ouvre en Suisse romande*. C'est donc par sacrifice patriotique (!) que j'ai testé ces vêtements, vous pensez bien !


Nous avions comme impératif, la jolie Ch'ti et moi de nous dégoter un look "Fashion Week". Entre nous, je n'étais pas franchement convaincue par la mission imposée. CDC est, pour moi, synonyme de casual, confortable. Une mise en valeur des formes, une ode à la Femme, et tout ça... mais je bloquais sur "Fashion Week" qui me semblant une planète à mille lieues de cette marque.

Les idées reçues et préconçues ont la dent dure. Sitôt dans le magasin, rue Tronchet, nous avions l'embarras du choix, sandales, cuissardes, robes et le fabuleux bombardier. Le problème n'étais plus le style imposé mais comment se décider...


Anaïk a jeté son dévolu sur un top moutarde qui était le pivot central de sa tenue. Avec son allure de sylphide tout était envisageable. Finalement, nippée d'un boy-friend à bretelles, d'une veste très couture et surtout du cartable elle était prête à se fondre dans la foule de fashionistas.

De mon côté, je tente toujours de ne point laisser s'éveiller la tigresse qui, peut-être, dormirait au fond de moi. Et bien ! Leurs escarpins camel sont.. comment dire ? Des exhausteurs d'hormones ! Je me devais de contrebalancer le côté exagérément féminin de ces chaussures avec un look masculin.

J'ai (presque) tout rendu (quand on donne du chou à une chèvre) avec un regret sourd. Suis trop raisonnable, je sais...
Julie, patiente et charmante organisatrice de ce shooting, raconte sa vision sur Brèves de styles.


*A Lausanne (rue de Bourg 35) et depuis le 15 octobre 2010 à Genève (7, rue de la Fontaine).

mardi 19 octobre 2010

Se crêper le chignon...


Avoir l'air négligé du cheveu est un art ... paraît-il ! Pour les frisées, les bouclées c'est notre lot quotidien d'être débraillées du crâne. JAMAIS un semblant de chic, JAMAIS de cheveux qui flotteraient au vent comme des rédactrices mode un jour de rafale, JAMAIS de variations, JAMAIS on secouerait notre crinière et on aurait l'air d'une déesse, JAMAIS de brushing à la Santa Barbara...

TOUJOURS cantonnées au carré plus ou moins court, TOUJOURS masques et soins à TOUS les lavages, cheveux TOUJOURS mutés en poils de foufoune sitôt une goutte infime d'eau passant à portée de bulbe capillaire...


Des fois je voudrais embrasser Sonia Rykiel, pour la remercier de (presque) donner envie aux femmes d'être frisées. Mais à une une pro de la boucle, on ne la fait pas ! Ces volutes parfaites demandent une maîtrise professionnelle du poignet (je fais une association cheveux/bagatelle?). Après une nuit de sudation, ces jolies bouclettes (celles de la photo d'Alix) ne sont plus qu'un exquis souvenir.



Il faut inévitablement, passé un jour de lavage, attacher... Je croyais que le chignon dressé sur la tête était une sournoiserie inventée pour nous faire mousser, nous les bouclées... C'était sans compter sur le dossier du ELLE de cette semaine "Sortez coiffée". Pfff... "y en a que pour les lissées ..." me suis-je dit. A défaut d'extase nocturne, aidée par une insomnie récurrente j'ai tout lu et plusieurs fois... Grande sotte, j'entourais avec un élastique. Je n'avais pas pensé à la queue de cheval haute et épingles à chignon... En exactement 3 secondes, j'avais, pour la première fois de ma vie, un VRAI chignon. enfin, une chose qui s'en approche...

Air du temps, la moins moutonneuse des blogueuses et une désespérée des frisottis racontaient leurs aventures capillaires.... Tant qu'il y aura des femmes, il y aura des histoires de cheveux ou c'est le contraire... Tirée par les cheveux, cette (mauvaise) chute, je le concède !


Clin d'oeil à Bali qui me demandait dans ses commentaires si un nid de frisouilles sévissait en Suisse...En direct de ma terrasse, ma précieuse amie et sa fille, partent en vrille, elles aussi...

dimanche 17 octobre 2010

Terrain d'adultes


Il y a dans la mode de cette saison, une idée d'éternel, d'élégance, du beau. Il est banal ce mot presque rudimentaire. Regarder quelque chose et y voir du beau. Il n'y a rien à ajouter quand on y pense. Tout est dit.

J'ai le sentiment qu'on retourne à l'essence, loin du jeunisme à tout prix. Les propositions saisonnières mettent en valeur la Femme et L'Homme. Sans nous enfermer dans des carcans. Quelle chance de pouvoir jongler entre l'extrême féminité et un vestiaire qui m'inspire depuis longtemps, celui de l'homme (le pourquoi de la première photo). Fini le régressif, l'excès de fringues d'ado. On encanaille l'intemporel. Nos goûts ou attirances sont plus subtils que clous, chaînes et franges...(bien qu'à mini-dose...). On peut sembler classique sans l'être. Le charmant Monsieur au centre de la photo me chatouillait les rétines lors du défilé Vivienne Westwood. Il a, au premier coup d'oeil, cet air coincé de premier communiant. Mais il a choisi une chemise plus rock que celle de son voisin (!), ses cheveux, sa barbe, insinuent qu'il sait parfaitement jouer avec les codes modeux contemporains (et pas que ;)...).

Photo de mes voisins d'en face au défilé Vivienne Westwood

Peut-être qu'en fait je m'adapte au temps qui court et que bien entendu je suis influencée dans mes choix vestimentaires par ce qu'on nous propose. Évidemment ! Il n'empêche que jamais, depuis longtemps la mode ne m'a autant excitée. Parce que, justement, elle ne l'est pas explicitement (excitante).

Tout est dans la suggestion. Et ça, c'est sacrément plus orgastique que le premier degré racoleur !

Chaise Eames (Plastic Arm Chair RAR)
Pull H & M
Pantalon Comptoir des Cotonniers

jeudi 14 octobre 2010

En rase campagne


Je vis dans un no man's land modeux. Ici, dans cette charmante région, il faut choisir entre ringardise et snobisme insipide. Mon coeur n'a jamais réussi à se décider !

Vous me direz, internet tout ça, à portée de clic. Rien ne vaut la palpation des matières et les essayages in situ. Il faut donc ruser autour des basiques. Ces sandales en bois, Valérie Salacroux, sont l'un des mes meilleurs achats de l'année. Depuis mars que je les marie aux jeans, shorts, robes, collants, pieds nus ou enchaussettée. D'un confort rare (podomètre en poche, 18 kilomètres dans Paris lors de la FW, sans l'ombre d'une douleur). Autour de cette paire de chaussures, une variation des possibles infinie ...


Autre emplette qui me sort du quotidien de mes rues, cette queue de pie Circus and Co. J'avoue l'avoir peu portée, mais je crois à son potentiel hors-mode donc ... toujours à la mode... Un grand critère lorsque l'on vit éloigné des lieux du crime fashion. Choisir de l'intemporel original...

Bracelet en cuir rouge Babeth - Kapagande

Loin des centres engorgés de tentations, il nous faut ruser de petits stratagèmes pour ne pas être complètement larguée ou simplement par affection des vêtements et autres atours. Le petit détail introuvable ici, garder l'oeil ouvert sur les blogs, les magazines et surtout dans les rues des capitales.

Je ne vous l'ai pas dit, boire un café sur les terrasses parisiennes est plus délicieux encore que le shopping. Bon, faut pas exagérer, non plus. Mais disons que la plaisir de regarder les femmes défiler reste jubilatoire !


P.S Ne voyez pas une nouvelle pose photographique de la BM ! La vérité est moins glamour !

Veste Circus and Co
Pull Sandro
Jeans H & M
Chaussettes Monoprix
Bracelets Kapagande - Dinh Van - Merci - Lucky Team
Collier COS
Vernis OPI - Collection Swiss "Color so hot it Berns"

jeudi 7 octobre 2010

Admirer sans défaillir

Cliquer sur la photo pour l'agrandir !

Il y a quelque temps, alors que je parlais d'elle, les yeux pétillants, les verbes et les adjectifs trop lents par rapport à mon esprit qui s'emballait, une personne me dit "c'est pathétique l'admiration". Le (gros) mot était lâché : ADMIRATION. Comme s'il était dévalorisant, désuet, ringard, impudique ou que sais-je d'être émerveillé par un être humain. Dans l'admiration il n'y a ni vénération, ni idolâtrie. C'est une forme d'estime bienveillante.

Une opportunité m'a été offerte de travailler et de côtoyer cette femme, que je suis donc, depuis sa période Canal +. Au contact tangible de la personne admirée, on ne se retrouve pas pantelant, elle ne perd rien de sa superbe. D'autant que la réalité dépassait mes projections imaginaires. En vrai, elle est encore mieux que ce que je m'étais créée comme image.

Dire que je me reconnais en Sophie Fontanel serait d'une prétention inconcevable. Mais ce qu'elle publie, je le ressens, en vrai, à l'intérieur. Ces écrits sont un porte-parole de mes émotions. Et sa personnalité touchante et humble malgré son statut sont une sacrée leçon de vie.

Sophie n'est plus une image, c'est quelqu'un avec qui je tâtonne, parce que la familiarité n'est pas à l'ordre du jour. Les prémices de l'apprivoisement et la retenue me demandent du contrôle, moi la spontanée qui ne réfléchis pas assez avant de parler. Si vous saviez ce que j'ai osé lui dire ! Elle sait tellement mettre à l'aise la personne en face d'elle qu'on a la sensation d'être avec une amie.

Il y a dans nos échanges de la gêne et de la tendresse (c'est mon ressenti, hein !). J'ai l'impression d'être un nouveau-né qui regarde une adulte qu'il aime sans savoir ni comprendre pourquoi. D'une manière innée.

Je repense souvent à l'aigreur de cette femme qui parlait de pathétisme, à Sophie qui est son parfait opposé et je me dis qu'admirer est une flamme qui ne vacille pas. Au contraire, elle dissémine un peu de sa lumière. Un phare qui brille au loin et qui montre le chemin.

Je n'en reviens toujours pas de la belle personne qu'elle est !

P.S La photo est une interview que j'ai faite pour le quotidien de ma région, Le Nouvelliste (journal dont les pages mortuaires avaient inspiré une oeuvre, Les Suisses morts, à Christian Boltanski.).

mardi 5 octobre 2010

Une vision de la Fashion Week

Final du défilé Vivienne Westwood

Dans le fond vraiment, sans contrefaçons, quelles sensations éprouve-t-on à la vue de ce bal des apparats ? De vous à moi, les sentiments sont ambigus mais certainement pas indifférents.

Vivienne Westwood et sa mariée

La quintessence a été d'assister à mon premier défilé assise, en compagnie de ma comparse à l'oeil professionnel acéré. La tension, l'attente, les mouvements, les visages connus ou célèbres (Frédéric Beigbeder, oui, l'écrivain/journaliste au menton en galoche a une allure folle. Un vrai tombeur), les tenues des invités toutes plus fabuleuses les unes que les autres (du hideux parfois, voulu souvent) et le défilé, bien entendu. Même si les photos sont publiées sur le net dans les heures, vivre en direct ces moments est un vrai, vrai plaisir. Je me suis franchement régalée. Apercevoir Vivienne Westwood, émue, chaloupant sur l'interminable catwalk était magique.


Par contre le show des entrées et sorties des défilés est une mise en scène totalement déshumanisée. Les visages délibérément fermés, les regards durs (d'où mon affection pour Anna Dello Russo qui semble s'amuser sincèrement). Ces filles qui peinent à poser un pied devant l'autre tant leurs talons sont vertigineux, la maigreur surnaturelle (Kate Lanphear mis à part. Elle semble saine et "normale". Elle est fluette, c'est tout !), la vanité, le dédain (inversement proportionnel à leur aura), la suffisance. Tout cela nous a laissées pantoises. C'était la première expérience pour mes trois fabuleuses girls. Béné, notre pigeon voyageur, a invoqué cette métaphore : "on se croirait dans un safari à guetter le lion" !

Franca Sozzani - Vogue Italie

Grace Coddington - Vogue US

Kate Lanphear toujours aussi rock avec sa veste au cuir élimé - Elle US

Stéphane Bonvin - Le Temps (suisse)

Zabou pensait qu'après les restes alcoolisés de la veille, les 10 kilomètres de marche, les trombes d'eau tombées sur nos têtes, nous serions des, je cite, "morues poisseuses". Elle a vite compris que nous n'étions ni des thons, ni des sirènes. Nous étions invisibles, simplement. L'occasion rêvée d'être une mouche espionne, d'observer sans être vue, avec du recul, On se rend compte instantanément que nous regardons une pièce de théâtre sans interaction possible. Un spectacle tantôt comique, tantôt effarant et toujours stupéfiant.

Après défilé Margiela

Avant défilé Celine

MAIS, pour qui aime les matières majestueuses comme Anaïk, les chaussures hallucinantes, les sacs, les coupes, les détails, les looks des étudiants en style. Pour qui connaît quelque peu la mode, ce sont des moments exceptionnels. Jamais, ô grand jamais, nous n'avons une autre occasion de mirer autant de splendeurs, d'entrevoir ces rédactrices ou stylistes qu'on admire pour leur travail.

Avant défilé Isabel Marant

Avant défilé Céline

C'est un tournis d'effervescence qu'il faut regarder pour ce qu'il est : un banquet. Se mettre sous la dent des images, rentrer chez soi, savourer les restes de ce repas vite avalé et apprécier la nôtre, de nourriture. Celle qu'on a mijotée et mitonnée depuis des années : notre petite vie toute simple mais néanmoins exceptionnelle !


En attendant, Paris et l'une ou l'autre de ses Fashion Weeks sont un point de rencontre pour mes trois Françaises, ma Belge et moi. Nous avons bu, parlé, ri, mangé, vadrouillé dans les rues sans même évoquer nos blogs ! C'était une vraie rencontre qui n'aurait jamais eu lieu sans nos sites de...mode !

L'effet de la Fashion Week parisienne : une étoile filante...


Saurez-vous trouver les deux intruses perdues aux Tuileries ?

lundi 4 octobre 2010

Le spectacle de la Fashion Week parisienne


Pour qui doute du spectacle hors normes de la mode, il faut assister aux arrivées d'Anna Dello Russo. Chacune de ses apparitions est un enchantement irréel. Elle s'amuse dans ces lieux où les sourires sont rares...


Elle se laisse approcher par les street stylers, les journalistes, joue de ses poses... Ici avec la star des blogueurs, Mister Sartorialist...


Elle détonne, solaire, au milieu des starlettes inconnues pour qui snobisme et dédain sont légion. Anna Dello Russo est, sans conteste, la valeur ajoutée de la Fashion Week. 


Somptueuse, en total-look Celine. Sa minceur met sacrément en valeur les vêtements. Mais, honnêtement, avec du Celine sur le dos, toutes les femmes présentes étaient d'une élégance folle.


La nature reprend ses droits, vendredi après-midi. Carine Roitfeld, concentrée sur les pavés glissants. Ouf ! Un peu de normalité ! La pluie, généreuse, ne choisit pas ses victimes...


La gracile Taylor Tomasi donne envie de nous teindre en rousse.


Dans ce monde hors du monde, nous sommes spectatrices d'une représentation du paraître. C'est amusant, c'est drôle mais qu'est-ce que j'étais heureuse, hier au soir, quand le contrôleur a annoncé : prochain arrêt SION.