vendredi 20 février 2009

La fenêtre panoramique de Richard Yates


Le défaut de ce très bon roman est peut-être de le lire après avoir visionné Noces Rebelles, encore à l'affiche. Le découvrir avec du recul, faire défiler ses propres images semble plus adéquat et éviterait les comparaisons. Difficile et apparemment moins attractif de se lancer dans un récit dont toute l'intrigue est connue. C'est pourtant ce que j'ai fait. Très perturbée par le film, je voulais connaître en profondeur ce que le grand écran ne peut pas donner. Le cinéma laisse plus de place aux non-dits qu'un roman.

Pour ceux qui n'ont pas vu le film, je résume. Un jeune couple, April et Franck, mêne une vie tranquille dans la banlieue new-yorkaise. Elle, actrice amatrice, dont les ambitions de théâtre sont définitivement enfouies lors d'une représentation bon enfant. Lui, gagnant sa vie dans un travail routinier, sans intérêt mais qui, comme bon nombre, le contente s'il ne se pose pas de questions existentielles. April ressent un vide et ne se satisfait pas de cette vie petite-bourgeoise qu'ils exécraient dans leur jeunesse. Leurs aspirations intellectuelles, leurs espoirs déchus, se sont envolés. Elle est rongée par une mélancolie profonde (une dépression, dirait-on aujourd'hui). Pour combler ce manque elle entraîne Franck dans un projet, celui de recommencer leur vie en s'exilant à Paris, (on sent bien qu'il s'agit d'une fuite). Durant quelques semaines, ils revivent et semblent aimer ce sentiment de supériorité, d'incompréhension de leurs voisins et collègues face à cette idée folle et irraisonnable pour de jeunes parents. Un événement inattendu les placera dans un face à face tenace, oscillant entre moralité et aspiration des idéaux. Je n'en dis pas plus, par respect pour ceux qui sont vierges de parti-pris.
Malgré le fait de connaître l'intrigue, c'est avec hâte, que tous les soirs, j'ai avalé avec délectation les mots de Yates. J'aime ces auteurs dont l'intelligence pétri le roman sans pour autant faire étalage de phrases ampoulées, de verbes grandiloquents et élitistes. Richard Yates donne un rythme haletant au roman malgré l'ambiance lourde qui pèse entre les deux personnages.
La réalité sue dans cette histoire triste dont certaines comparaisons avec nous-mêmes peut nous interpeller bien plus qu'on ne le voudrait.



Promis, le prochain dont je parlerai sera plus léger, euh!... pas vraiment mais différent et utopiste...
EDIT DE 21h 58 : JE PARLE, ICI, DU LIVRE .

mardi 17 février 2009

Nom De Code

Régulièrement, sans attente, ni désir particulier un coup de coeur (modesque, Javier c'est bien plus...) m'assaille. Je vois et c'est immédiat (elle fait sa Carla...), non parce que la planète l'adule, non parce que toutes les blogueuses en porte. Non ! Je vois, j'aime et je sais que c'est exactement ce qu'il me faut. Le pire c'est que ça dure, lancinant, récurrent, j'y pense et j'y repense. Quand par magie, l'élu est dans mes bras je n'en ai jamais été déçue.


Il y a quelques années au détour du Elle Belgique j'ai croisé ça





ce n'était pas ces modèles, mais je vous assure que tous mes sens étaient en alerte : pupilles dilatées, mains moites, gorge sèche, langue pendue... la qualité se sentait à travers le papier glacé et de battre mon coeur s'est arrêté (Romain Duris t'es pas trop mal, mais là c'est juste pour le phrasé)





NDC (Nom de Code), lancé en 2001 par deux passionnés qui ne trouvaient chaussures à leurs pieds ont créé des chaussures pour hommes. Des classiques revisités, uniques et identifiables au premier coup d'oeil. Ils ont vite fait de séduire la fashion planet Dès 2002, NDC Made by Hand s'est enrichi d'une collection femmes... Les sacs, je préfère me taire... il y a un cet hiver...
Zieutez donc un peu leur site. Du python, des camarguaises, des richelieus, des velours, trépointes contrastées ou pas, faites à la main, usées, souples, patinées... Franchement une tuerie ! Et pour les hommes ... pfff....



Deux ans ont passés, l'obsession ténue, tapie patientait... Jusqu'à les repérer sur un blog de ventes. Bien rock, quasi neuves.... J'ai réfléchi (2 minutes, genre), à moins de la moitié de leur prix fallait pas me demander d'être raisonnable. Je vous laisse juger par vous-mêmes.




Un rêve qui se réalise.... Pas exactement ! Gâtée par la nature d'un coup de pied de bébé dodu, je ne les enfile pas. J'ai l'air détaché, mais je vous assure que c'est la mort dans l'âme que je dois m'en séparer.


Si l'une d'entre vous souhaite cette paire de boots so rock, un p'tit mail et je vous les revends.

Pour terminer, juste en passant, saviez-vous que Vogue m'a demandé de faire leur prochaine couverture ! Je voulais pas, ils ont insisté, finalement ...


Pour celle qui veulent s'amuser, c'est . Il y a un choix vraiment plaisant...

dimanche 15 février 2009

Etre soi-même !

Etre soi sans se trahir, sans afficher, sans contrôler, sans ostentation, sans jugement, sans vulgarité, sans compromis, sans déguisement, sans dédain, sans obligation, sans retenue, ....

Etre soi avec pudeur, légèreté, dignité, valeur, politesse, respect, liberté, aplomb, fierté,...
S'habiller pour soi, en faisant fi des contraintes et opinions de l'Autre. Pour que cette alchimie fonctionne il faut un vêtement dans lequel on ait un sentiment de LIBERTÉ. Libre dans ses mouvements et dans sa tête. On est ensuite disponible pour penser à autre chose qu'à l'image que nous reflétons !


Photo pour les surpiqûres


Mon PV (parfait vêtement), je le dis sans prétention et en sachant qu'à tout moment un autre pourrait lui ravir sa place est un blazer, type smoking de Stella MC Cartney pour H & M (novembre 2005). Noir, bien épaulé, cintré, une bande de satin audacieuse et des surpiqûres. Il m'a tapé à l'oeil. Il est resté quelques mois solitaire et abandonné dans mon dressing. Je savais que je pouvais le porter et c'est un jour sans inspiration qu'il s'est révélé.







J'aime ses infinies possibilités d'associations. Le chic en journée m'enchante. Peu importe les codes de la saison, facile au quotidien, séduisant le soir, imaginé par une créatrice au style bien trempé, il restera un achat jamais regretté et qui a encore de beaux jours devant lui.
Ce billet est la continuation de celui de jeudi. Les participantes au concours IKKS, ont exposé leurs sentiments et il semble évident que nous cherchons toutes les mêmes sensations avec un PV. La gagnante, tirée au sort par une menotte innocente est Emiiiii. Bravo et merci à toutes pour votre participation. J'ai aimé vous découvrir un peu plus.
J'ai des problèmes de mises en page, d'interlignes. Ceci est peut-être un détail pour vous mais ça m'agace et je vous demanderai de ne pas en tenir compte.

jeudi 12 février 2009

Le concours IKKS traverse la frontière

Le fameux cheich IKKS qui a essaimé la blogo il y a quelques temps butine chez moi et fleurira bientôt le cou, les cheveux, le sac de l'une d'entre vous. (termes jardiniers = incantation supersticieuse au printemps).

Je vais me faire plaisir en associant ce que j'aime : les histoires et la mode. Laissez dans les coms de ce billet une phrase, un petit texte, quelque chose qui évoque le vêtement dans lequel vous vous sentez le plus VOUS. Faîtes-moi rêver, sourire, rire avec vos mots.

Vous avez jusqu'à samedi minuit. Puis des doigts potelés tireront votre nom après ma lecture attentive.
Bonne chance à toutes et je me réjouis de vous lire :-))

mardi 10 février 2009

Mon enfant intérieur


On est toutes un peu les mêmes. A force de voir, d'entendre, de lire un sujet récurrent, insidieusement l'idée fait son chemin et sans le vouloir on se conforme aux idées bien pensantes . Genre message subliminal. Ces derniers temps la presse féminine nous a gavées avec la femme de la quarantaine. Evidemment les propos m'interpellent, m'exaspèrent puisque deux minuscules années me séparent du chiffre canonique. Je suis donc entrée en méditation pour comprendre pourquoi tous mes radars de révolte adolescente clignotaient.

Est-un âge-clef, un cap genre après t'es plus jamais la même ? Ou n'est-ce pas simplement la continuation de notre chemin avec un style s'il n'est acquis au moins propre à chacune. On ne va pas non plus tomber dans le pathétisme, sous prétexte de contredire les magazines et sortir mini, collants fluo, cadinettes et chupa-chups.

Ce qui m'enrage ce sont les diktats. Pourquoi devoir forcément changer à la quarantaine rugissante ? Les "faut-pas" et "il serait bien à ton âge..." Non, basta. Mes cheveux je les couperai parce que je voudrais changer de tête, mes converse je les squatte pour un moment encore. Si je veux porter un pull Mickey je ne l'assorti pas à un sweat (bien que ...).

Un billet un peu coup de sang, un peu fourre-tout et quand on est native du signe des gémeaux on adore les paradoxes donc je renie un peu ma colère en vous montrant que "Mouton un jour, mouton toujours "....

Je ne suis pas musicienne ! Y a qu'à voir! Je ne sais pas porter une guitare....
Je vais l'enlever ce satin...

En conclusion, ce qui a changé (extérieurement, l'introspection pas aujourd'hui) au quotidien depuis quelques années ? Un fond de teint et la touche éclat d'YSL.

dimanche 8 février 2009

Livre 2 - La Route de Cormac Mc Carthy


L'histoire se résume à un homme et son fils sur un chemin dans un décor apocalyptique couvert de cendres et tirant un caddie. Ils croisent des gens mais on n'en sait rien, on ne sait pas grand chose. Au lecteur d'imaginer, d'étoffer grâce aux jalons posés avec minutie par l'auteur, qui sont l'homme et le "petit" et où ils vont. L'instinct de survie, les liens tenus entre un père et son fils, les rôles de protection qui s'inversent, la passation du flambeau, en lisant entre les lignes on en ressort avec le sentiment d'avoir ouvert les yeux sur le chemin de la vie.
Avec peu de matériau concret, le monumental Mc Carthy m'a éblouie, presque tétanisée tant son talent est grandiose et majestueux. Réussir à tenir en haleine, à questionner, à donner la possibilité à chacun de transposer dans son propre vécu avec de fantomatiques non-dits, quelques vagues dialogues, il faut un talent au-delà de l'imaginable, proche de la folie.


Voyez-vous, dans mes moments de lecture je pense et imagine l'écrivain. Ce monstre de génie est au-dessus de la mêlée, sa puissance dans l'écriture, sa force, son style épuré, brut, inimitable le place dans la haute sphère littéraire.



Je préviens pour l'avoir refilé à presque tout mon entourage (le livre étant en vadrouille je me suis résolue à piquer une photo sur le net) qu'il est difficile selon les moments de sa vie de pouvoir le lire jusqu'au bout. Il est sombre, très sombre, violent. Certaines scènes sont pénibles mais Cormac Mc Carthy possède la force, le don de rendre un cheminement déprimant en un roman bouleversant et teinté d'optimisme. Impossible de ne pas être ébranlé.
J'avais hâte de vous parler de mon auteur fétiche dans ma modeste rubrique car il est de ceux qui laissent assurément une trace indélébile.

vendredi 6 février 2009

Mon cache-misère



Je suppose qu'on connaît toutes ça ! Les jours sans. Tu as beau vider frénétiquement ton dressing, te maquiller, rentrer le ventre, rien ne te va. Evidemment ce n'est pas le moment de dévaliser une boutique car de toute manière, rien ne sera portable par ce corps... (une autre histoire...)


Accrochez-vous... j'ai un secrêt !! Et oui ! Mon cache-misère. Une bouchée de pain chez le cousin d'Ikéa, un coup de foudre alors que ma surcharge pondérale était acceptable. Quand je l'enfile c'est comme un doudou. Je suis chez moi.. Pas folichon, on est bien d'accord. Modifiable à l'envi, été hiver peu importe la saison. Le flacon est là, à moi de jouer.


Ce matin, pas envie de couleur. Une autre fois, sans pull, avec une veste en jeans, un foulard, une écharpe que sais-je. Sans inspiration, sans moral elle m'aide à faire illusion.


Et pour ça, il suffit de faire la star avec ce qu'on a inventé de mieux.



Bon pas trop quand même.

Robe h&M, Bottes Fuerla, Lunettes Gucci & Dior, Sautoir les Bijoux de Sophie

mercredi 4 février 2009

Cékikadisa ?


Un petit tag de ma Béné... Et qu'on se le dise, je l'aime beaucoup celui-là (Oh ! comme elle fait son habituée, c'est son deuxième..). Oui, j'ai eu bien du plaisir à découvrir les écritures des blogueuses derrière mon écran. Un coin de voile qui se soulève.
Ce soir c'est la fête à la maison... car celle qui trouve qui est l'auteur de cette citation se verra envoyer un sac IKKS!!!!! Chais pas si vous voyez duquel je parle, blanc avec des motards.
Hé ! Hé ! Je rigoooole.... Faut pas mal le prendre ! Mais à force de le voir, c'est qui nous fait envie... 'tain, malin le marketing IKKS.
A mon tour de graffer 4 personnes qui me préviendront quand elles auront répondu à mon tag et qui à leur tour... Pfff. Je ne sais pas si vous avez tout suivi...
Les 4 pépettes qui ont droit à ce refilage de patate chaude (très bonne par ailleurs) sont la Mimi de toutes les Mimis, Emiiiiiii, une grande timide peu bavarde mais à l'humour féroce, Baraginie, à une fille so rock qui m'intrigue, Fanny, à une blogueuse que je connais peu mais dont je ne loupe pas les billets, au look et à la silhouette waouh ! April22.

lundi 2 février 2009

Roger Federer, if you hear me

Roger Federer dans Men's Vogue

Un petit billet que je ne souhaite ni chauvin, ni midinette. Un billet de fierté de compatriote, peut-être. Pas du tout en contradiction avec la mooode qu'on aime puisque, quand même (!) la diablesse, Ana Wintour, avait bien deviné son potentiel de distinction et de séduction.



Moi les filles je vois, je vois... un grand sportif, resté humble, humain, sentimental, sensible, gracieux, distingué. serein, touchant, avec cette beauté imparfaite qui donne ce charme nonchalant.



La remise des prix lors de sa défaite face à Nadal, hier à Melbourne l'a secoué jusqu'au tréfonds de son être. Inconsolable, incapable de retenir ses larmes, secoué de sanglots, il a remué les coeurs de tous ceux qui, comme moi étaient scotchés au poste. Flirter avec les sommets, oser montrer ses faiblesses d'homme, reconnaître ses erreurs, entrevoir dans les échanges mutuels de regards humides de ces deux grands un respect immense : c'est toucher à l'humanité.


Je ne sais pas ce que vous en pensez mais pour moi Roger est un sacré gars.