vendredi 16 septembre 2011

Rien ne s'oppose à la nuit - Delphine de Vigan


Un livre dont le titre est celui d'une chanson de Bashung ne pouvait que me tendre les mains. Je ne fus pas déçue du voyage, douloureux, riche, touchant, sincère, guidé par la main de Delphine de Vigan.


Elle raconte l'histoire de sa mère. Ou plutôt, elle cherche à comprendre le parcours chaotique de Lucille, sa maman. De la rencontre de ses grands-parents jusqu'au suicide de Lucille, elle décortique la vie de sa famille. Celle-ci est menée par un patriarche, son grand-père, homme tonitruant, puissant, généreux, drôle, brillant mais également ambigu. Son épouse, véritable autel d'amour maternel. Ils auront neuf enfants. Trois mourront tragiquement.
Le chemin de vie de Lucille, belle et mystérieuse est jalonné de crises de dépression, troubles bipolaires probablement qui la mèneront en asile psychiatrique. Ce sont ses pensées, à elle - l'auteur - sans intrusions crues (ou vendeuses ...) mais bel et bien sa vision de fille de et écrivain. Le livre est entrecoupé des questionnements de la romancière. A-t-on le droit de parler de sa famille, peut-on répondre à ses questionnements et aux troubles filiaux ? Elle fera un véritable travail d'investigations auprès des protagonistes vivants. Elle écoutera les cassettes audio que son grand-père avait enregistrées, sorte de journal de sa vie. Elle enregistrera, filmera ses oncles et tantes. On sent qu'elle ne veut point ébranler les bases familiales. Résultat un livre sensible et magnifique.
Tour à tour drôle, tendre, cruel, sensible. Comme une existence.

Edit de 7h30 - par manque de temps, j'ai trop vite abrégé mon post ! Non ce n'est pas un livre de plus sur "la mère", sur l'inceste (dont elle n'aura aucune certitude-ce qui peut être pire encore), sur la folie. Oui, c'est un roman touchant, drôle, lumineux et sombre à la fois. Comme le dit Flannie dans le 1er comm, je ne savais pas non plus où je m'aventurais, doutant de ces sujets si souvent abordés en littérature. Il est autre. L'auteur a une grâce sincère et palpable. J'ai beaucoup aimé "Rien ne s'oppose à la nuit". J'ai très envie de me lancer dans "No & Moi", "les vies souterraines" deux autres de ses écrits romanesques.

13 commentaires:

Flannie a dit…

C'est justement le livre que j'ai choisi de présenter ce week-end sur le théorème ;-)
J'ai adoré. Au départ, je ne savais pas où j'allais. Je me suis dit "encore un livre sur une mère. Vais-je me sentir concernée ?"
Et je l'ai aimé d'une force !

PS: Petit, tout petit mot pour toi sur mon blog ;-)

jicky a dit…

ça me plaît toujours, ces livres remontant le cours des mystères d'une vie (d'ailleurs je ne sais pas ce qu'il vaut mais - lu un article dessus ds l'Express reçu hier - Charlotte Valandray a vécu et écrit une expérience de vie étonnante suite à sa greffe du coeur... ça a l'air aussi fascinant)
Et c'est qui, cette belle et Dorléac-quienne dame en couverture?

Sarah a dit…

Flannie : Merci ma belle, j'ai lu mais je cherchais quelque chose d'intelligent à laisse sur ton blog et n'ai aps trouvé... Me réjouis de connaître ton avis.

Jicky : Sa mère justement!

isabelle a dit…

Vachement jolie sa maman! Une fois de plus tu donnes envie de lire !!

Isa a dit…

Ton billet me donne très envie de le lire .. il faut juste que j'attende le moment ou je serais prête et disposée dans ma tête à affronter un tel roman !

Merryflo a dit…

Ah bé, une amie m'en parlait hier en me disant "à lire ab-so-lu-ment"...
J'en profite pour vous dire que, finalement, pendant les vacances j'ai lu "La délicatesse" (cf votre post d'avant les vacances sur les lectures....) et je dois dire que j'ai été très agréablement surprise surtout que je n'étais toujours pas vraiment convaincue... Son prochain livre est aussi sur ma liste....

Anonyme a dit…

Troublant de contempler la belle photo de couverture, cette morphologie si douce, presque lisse ... Si loin de l'esprit torturé que tu évoques ! Quelle complexité que la filiation et le ressenti ...
Sur le lac, sans Persol, ni new BV (grrrr) je t'embrasse fort,

Lolotte a dit…

Bizarre, j'ai passé mon tour sur ce livre, je crois que j'ai envie de lectures moins douloureuses. Ceci dit, j'ai beaucoup aimé "No et moi" ... tout est question de timing !!

Flannie a dit…

Et moi je te remercie pour la rencontre (et le coup de fil !) Bises, jolie frisée.

PS: ne te coupe jamais les cheveux courts. Je ne sais plus quoi faire de mes boucles et de mon gonflant. Une horreur !

Poppins a dit…

J'ai ce livre en ligne de mire, et beaucoup d'autres.
Je regrette que les livres, si on veut les lire dès lors sortie, soient si chers, donc j'attendrai un peu que septembre et sa brouette de dépenses soit passer.
J'ai déjà lu No et moi, et je me suis régalée.
En revanche, j'ai moins accroché sur les Heures Souterraines, il m'a laissé un goût amer, peut-être justement, car elle a visé juste.

Bon weekend et bonne lecture

Anonyme a dit…

Quel très beau livre ! J'avais tant aimé NO et moi et les Heures Souterraines, magnifique témoignage de cette vie folle que nous pouvons mener, chaque fois je les termine les larmes aux yeux. Sunny

paddy-ior a dit…

je pense qu'il faut que je le lise car il parait très intéressant

Sarah a dit…

@ je comprends qu'il puisse sembler douloureux. Il y a de la lumière et de l'humour... il est touchant et sincère. Je crois que Delphine de Vigan est une belle personne...