Où il est question d'oeil et d'allure

Fonelle fait la folle alors que nous étions en pleine séance de travail shopping (Chez Journal Standard) Paris.oct.2010

Désolée pour cette absence prolongée, j'étais en immersion complète dans un travail super motivant donc accaparant pour la tête. Comme un bonne chape de plomb je me lance dans une interrogation intime et personnelle. La faute à une billet de notre Fonfon internationale.

Ines - Isabelle (oui l'Accro !) - Sophie Gachet

Habituer son regard au beau ou sinon, je cite Fonelle "si on ne voit pas de belles choses un jour on trouve que l'animatrice de TF1 est bien coiffée". Au-delà du fait que cette fille déniche des phrases de dingue, ça m'a parlé bien plus que je ne peux l'exprimer. Facile lorsque l'on vit dans les grands axes de la mode avec pléthore de boutiques de s'anoblir l'esprit par du beau. Non pas forcément. Prenez Stéphanie de Monaco, qui a eu la mère la plus gracieuse et la plus élégante du monde (l'une des...) et qui a un goût misérable.

La preuve que les chercheurs n'ont jamais trouvé les gênes de l'allure et de la grâce

C'est possible, à contrario, d'être née dans un patelin, de ne pas avoir du sang d'aristo/artiste maudit/ super chicos et de détenir un tant soit peu d'élégance (et je précise, je ne parle pas de moi. Vous vous en doutiez ;))). On confond toujours beau et cher. On peut trouver des merveilles dans les fripes ou dans les grandes enseignes et de la daube chez les créateurs. Isabelle, l'Accro démontrait fort bien dans ce post, qu'il est possible d'avoir de l'allure avec peu de moyens.

Yaya et Isabelle Thomas - photo Fredérique Veysset

Ce qui semble une évidence pour vous ne l'est pas forcément pour tout le monde. Au risque de me prendre une salve de critiques ou que quelques filles de ma région me tirent la gueule, je le dis haut et fort, faire de Desigual le truc le plus fabuleux du monde me laisse toujours complètement sur le cul. Il y a quelque chose qui m'échappe ou c'est moi qui divague ? Tenir à bout de bras un sac Guess comme si c'était l'oeuvre d'art d'un génie absolu me sidère, sentir l'acrylique à deux cents mètres juste parce que la coupe est presque jolie... Dans l'autre versant penser que les marques tendance sont le summum est aussi incroyable. D'ailleurs, lisez la belle Isabelle de MP. Son billet mérite réflexion (quand la mode nous prend pour des pommes).

Choisir en fonction des ses critères et surtout de son physique (si vous aviez combien de vêtements je ne peux pas porter car je n'ai pas un physique facile). Ce n'est pas parce que telle enseigne (curieusement plus les prix sont indécents plus ça marche) est vénérée par les fashionistas qu'il faut s'en emparer.

Internet est, sans conteste pour moi, littéralement une fenêtre béante sur le monde. Garance, trop vue, trop entendu parler ? Ben je m'en fiche. Elle va où je n'irai jamais, elle voit ce que je ne vois pas, elle sent ce qu'il est difficile de capter d'une petite ville. Il n'y pas qu'elle, évidemment, mais elle reste cette lucarne dont je ne me lasse pas. Et les magazines étrangers et les défilés et les grandes villes. S'asseoir à une terrasse et regarder déambuler les passants....

C'est vrai que tout cela demande un effort. M'enfin, on ne sort pas cul nu ! L'habillement, au travail et dans la vie ne me dites pas que ça compte pour beurre, je ne vous crois pas. D'ailleurs je me risque à un parallèle avec l'art. Je me suis souvenue d'une anecdote. La fille d'une de mes copines est tombée, chez moi, sur un livre d'Annette Messager. Elle était absolument choquée de découvrir des oiseaux mis en scènes, habillés. Ce jour-là, cette adolescente a découvert qu'il existait d'autres artistes que les impressionnistes ! Ne nous lançons pas dans une diatribe sur l'art et tout ça, ce n'était pas où je voulais en venir. En acclimatant son regard, en clignant des yeux, en visant plus loin que son horizon, on forge sa carapace, ses opinions, ses désirs...On apprend à distinguer le beau du laid*.

Pour terminer, et malgré la réputation futile des blogs mode, j'ai réalisé ces derniers jours qu'ils m' ont amené bien des perspectives et un partage avec des femmes qui en ont sous la pédale. Un champ des possibles élargi. S'il y a bien une chose que je ne regrette pas, c'est bien cette immersion totale dans cette confrérie.

p.s. je n'ai cité que quelques blogueuses francophones. Il y en a bien d'autres. Et à l'étranger...une mine !

* et oui...là encore un autre sujet, le goût des autres !