dimanche 30 janvier 2011

Attendre et ne rien voir venir


En préambule, je préfère vous l'annoncer, chez moi il y a de la mode mais pas que... et que toujours, par des chemins des traverses, elle (la mode) est un prétexte pour parler de la vie et inversement. Je comprends bien que cela puisse être pénible pour ceux qui ne pensent trouver que fringues et bons plans. Je tente malgré tout, de préserver une limite entre ma vie et ce blog. Aujourd'hui, je vais évoquer un sujet douloureux et vous prie que vous ne m'en demandiez pas plus que je ne pourrais livrer et surtout, que vous ne me plaigniez en aucun cas. Il y a, dans cette histoire, des personnes dont la peine n'a aucune commune mesure avec la mienne.


En août dernier, nous avons vécu dans ma famille un drame épouvantable, la mort d'un enfant. C'était mon neveu et mon unique filleul. Hemingway disait "Au fond la mort je sais ce que c'est et ce n'est pas grand chose". Ce qui n'est pas grand chose est la fugacité du dernier souffle, du dernier regard, du dernier lien corporel. Et pourtant, aussi rapide qu'ils soient, ils vous imprègnent pour toujours. Ce qui n'est pas grand chose, c'est la rapidité d'une vie, c'est le basculement entre ici et après. C'est la douleur indescriptible en un instant. C'est court, très court une vie. Le dire semble une hérésie car on l'a tant entendu. Le savoir vous transforme jusque dans votre chair. Les répercussions, comme un ricochet qui s'éterniserait, continuent longtemps après.

Vous connaissez les attentes et les envies avec les futilités. Vous savez.. voir quelque chose et en devenir obsédé, résister ou pas. Avec le tangible c'est tellement facile. Comment raconter ces attentes qu'on peut ressentir lorsqu'on souffre. Légitimes ou irréalistes, elles sont souvent mauvaises conseillères. Peut-on espérer des gestes, un mot, une attention, une question, un sourire lorsque l'on a mal ? J'ai reçu beaucoup. Des liens familiaux resserrés, les bras ouverts d'une amie chère, un bouquet inattendu, une fille du village qui comprend mieux qu'une vieille amitié. Et le revers de la médaille. Des têtes qui se détournent, une phrase assassine "m'enfin c'était pas ton fils" quelques jours après l'enterrement. J'ai attendu durant les deux semaines qu'a duré l'agonie de mon filleul que la porte du jardin s'ouvre et laisse apparaître un visage aimé, une visite impromptue, une main affectueuse dans le dos, un téléphone.

A l'heure où l'on annonce des nouvelles intimes sur twitter ou internet, où l'on vit dans une époque où communiquer est à portée de main de tous, où l'on est "amis" avec des centaines de personnes, la simplicité de la bienveillance, la tendresse, l'amour de l'autre sont miséreuses. Je ne dis pas que c'était mieux avant, sûrement pas. Mais la différence entre le vide et le plein n'était pas aussi abyssale.

Ce n'est pas qu'un beau petit garçon qui est parti. Ce sont des illusions qui se sont envolées. Découvrir qu'on se croit aimée et entourée et qu'à un moment crucial et difficile, on compte ses amis sur quelques doigts. Quelqu'un m'a dit, "ce qu'il y a de bien c'est que ça permet de faire le tri". Comment vous dire.. il y a des facettes de certaines personnes que j'aurais voulu ne jamais entrevoir. J'aurais voulu continuer à croire que l'être humain est profondément bon et que l'égoïsme n'est pas sa nature première.

J'attends le printemps, et lui, il sera là....


PS : une fois n'est pas coutume, je modère exceptionnellement les commentaires, car je souhaite les lire toute seule avant de les publier.

Edit du 5 février 2011 - Je vous remercie tous du fond, vraiment du fond du coeur. Je ne peux pas vous dire, combien vos histoires, vos témoignagnes, vos conseils, vos mots me touchent, me bouleversent et m'apaisent. Ils ont permis de me pousser sur le chemin du deuil. Quelques pas hésitants sur celui du pardon. Merci infiniment ♥ Je crois, malgré tout, au pouvoir des mots, du partage, de la simplicité dans les rapports humains et de la bienveillance.

54 commentaires:

Anonyme a dit…

terrible, se sentir démunie, se dire que les mots envoyés lors de cette douloureuse épreuve sont bien dérisoires, mais espérer aussi qu'ils aient pu apporter un peu de baume à ton petit ♥.
très bel hommage, et puis il y aura le printemps, new york, comme autant d'étapes dans le mieux aller, n'est-ce pas ? bises
mimioui

Unknown a dit…

Chère Sarah, mon petit frère a été renversé et tué par une voiture, l'été de mes 16 ans, j'ai attendu aussi le printemps, il a fallu beaucoup de printemps... mais tu sais, il y a plein de personnes très humaines, et puis finalement on n'a pas besoin de centaines d'amis, quelques uns sur qui compter...! Je fais de moins en moins attention aux personnes qui ne me conviennent pas, le début de la sagesse? Hum! Bises!!

Zabou a dit…

Evidemment qu'il n'y a pas que les fringues, la mode, la beauté, encore heureux même si ces futilités sont là pour nous aérer l'esprit quand il faut... Pas si futiles, finalement, ces p'tites bêtes...

Quant aux liens qui se découvrent dans ce genre d'occasions, tu sais moi je n'ai plus grand'surprise dans l'être humain, j'ai toujours privilégier la qualité à la quantité, mes amies je le compte sur les doigts d'une main (allez, une main et demi, soyons fous), mais c'est vrai que devoir y faire face en plus que la situation de deuil elle-même donne encore plus d'amertume.

Bisous la belle...

Frenchimalvi a dit…

je commente très rarement chez toi, je lis toujours avec beaucoup d'attention pourtant. Tu as une façon d'écrire exceptionnelle qui me touche toujours énormément.
Tu as dit que tu ne voulais pas qu'on te plaigne alors je vais juste rebondir sur cette autre douleur qu'est la déception, la solitude aussi, l'abattement parfois que l'on ressent à l'instant où l'on se rend compte que les personnes ne sont pas ce qu'elles nous semblaient être. Ouvrir les yeux sur cette réalité est difficile. Ce n'est pas faire un tri, c'est accueillir un vide, ou plutôt subir ce vide. et puis c'est même remettre en question, se remettre en question pour comprendre comment on en est arrivé là. Il y a cette phrase de Sophie Fontanel dans son livre l'amour dans la vie des gens où elle dit "cessez de voir chez les autres les qualités que moi je possède"... visiblement la compassion, l'empathie tout le monde ne les possède pas.
Ouhlala je crois que ce commentaire n'est pas très clair...

SOPHIE a dit…

TU es tellemnt VRAIE.

Sarah a dit…

Mimioui : Je crois que j'ai retenu chacun... Même de loin, ces petis mots ont fait beaucoup de bien.

Sylvie : C'est affreux... et tu n'as jamais oublié. Et on survit... maintenant ce n'et rien comparé à la peine des parents...

zabou : Je vais te dire une chsoe de vieille. Lorsqu'on a des enfants, les liens se défont car on a moins de temps, d'autres se créent. C'est assez différent que lorsqu'on a du temps à dispo. Ce qu'il y a ce n'est pas le nombre mais croire que dans ce nombre il y a en avait ;) enfin, je me comprends...

Frenchimalavi : Au contraire, je comprends très très très bien ce que tu as très joliment dit. Tu as mêm mis des mots que je n'arrivais pas à mettre. La désillusion et la déception sont aussi des peines. et j'ai essayé de apser apr dessus. Mias plus le temps à passé plus ça s'est accentué... Mais ça va aller... Juste beaucoup de deuils à gérer en peu de temps... Merci pour tout ce que tu as dit ♥

Sophie : Merci Sophie, mais je crois que la vérité (tu me dis vraie...) ne plait pas forcéement. Les gens préfèrent nettement la surface et la flatterie...

yelle a dit…

Tes mots sonnent tellement justes et me touchent.
Tu dis attendre et ne rien voir venir... mais tu n'es pas aigrie et ton coeur se tourne vers les belles choses car malgré la blessure, tu crois au retour du printemps et tu l'attends!

Anonyme a dit…

Quel terrible été où vous avez vécu naissance, vie et envol d'un petit ange.
Difficile d'avoir mots et gestes justes quand le malheur s'abat sur une amie.
Si certaines personnes se révèlent vulnérables, lâches, dépassées par la peur, d'autres se découvrent merveilleusement humaines pour partager ces moments d'intense douleur.
Heureusement, le printemps est inexorable, bisous, Lili

benetie a dit…

la souffrance va souvent de pair avec la solitude, hélas! Terrible constatation. Ce que tu as vécu, toi et les tiens, est, plus qu'une épreuve. Faire le tri dans les amitiés se révèle, néanmoins, vital. Je pense avoir une vie privilégiée, sans grande souffrance, sans grande épreuve, pourtant, les quelques moments de tristesse absolue que j'ai pu vivre m'ont appris une chose essentielle de la vie: ne rien attendre des autres. Il n'y a qu'ainsi que l'on peut avancer. L'attente anesthésie la relation aux autres, biaise l'amitié. C'est lorsque l'on n'attend plus rien que la beauté des liens humains se révèle et, d'une certaine façon, c'est dans le désintérêt le plus pur que l'on s'ouvre aux autres.
Le chemin vers la sagesse est long, mais c'est en se posant les bonnes questions comme tu le fais que l'on arrive au bout.
Je t'embrasse, ma belle.

Linette a dit…

Très triste et douloureux, les personnes qui vous tournent le dos, je connais, c'est à croire que nous sommes "contagieux". En effet cette expérience met en évidence ceux qui nous sont vraiment attachés. Bon courage à cette famille.

Sarah a dit…

Yelle : Il faut essayer de ne jamais laisser l'aigreur s'installer. C'est pire que la gangrène ;)

Lili : Tu as 100 fois raison... On peut chacune être une pitoyable amie, je le sais. Mais ne trouves-tu aps juste et intrinsèqeu à l'amitié pouvoir dire "ce que tu as fait (opu pas fait en l'occurence) m'a fait du mal ? ou encore réussir à dire "je suis désolée je n'ai pas été présente, je sais que..." tu vois, ces choses qui s'appellent de la bienveillance ! On peut tout un jour blesser, amis on peut aussi le reconnaître et admettre.

Bénétie : Oh! comme je suis d'accord avec ce que tu dis et comme je sais également que mon chemin vers la Sagesse est long. Les attentes j'en ai souvent parlé sont quelqeu chose contre lesquelels je lutte en permanece. et j'ai testé dans des domaines tangibles (boulot, etc...) que c'est lorsque l'on est dans le lâcher-prise que ce qu'on espérait arrive. Et bien plus. Justement ne rien attendre et accepter ce qui vient. Mais sur ce coup-là, alors que j'adore profondément la solitude et trouve même des excuses incroyables pour pouvoir être seule, dans la tristesse et la peine elle est pesante cette solitude. Et vois-tu, un jour précisément, où il pleuvait des cordes (durant les jours de veille), j'étais seule, à peine lavée, pas mangé, avachie sur le canapé. En fin de journée est arrivée ma meilleure amie, sans cirer gare.... C'était un rayon de soleil, j'ai pû ce jour-là enfin me laisser aller. Lorsque tu vis un événement aussi marquant, il y a le fait de vivre un film (pour ne pas vivre vraiement) et en même temps les instants sont gravés. C'est assez fort. et tu vois, comme la nature humaine est. AU lieu de me souvenir que de ça, je rumine le fait que ce jour-là quelqu'un que j'attendais n'est pas venu. Ouais, je ne suis pas Boudha ♥

Linette : Non pas tourné le dos, pas vraiment. Et puis j'ai compris aussi qu'il y a des gens qui étaient mal à l'aise avec ce genre de situation. Mais je crois qu'il est légitime que ceux qu'on croit (yait) intimes puissent avoir un geste...

Laure a dit…

Chère Sarah,
Tes mots sont bouleversants.
Souviens toi de ceux qui ont été là pour toi dans ce moment terrible, c'est là l'essentiel une main tendue vers toi.
Et la mode, si il y a un peu de plaisir à prendre là alors...
Bises, Laure

Christine a dit…

Certaines personnes ont pu te décevoir ou te blesser, sans le vouloir, simplement parce qu'elles ne savaient pas comment réagir à ton égard dans un situation très difficile ou manque de sensibilité. Je ne cherche pas à les excuser, c'est malheureux, maladroit et ça fait mal c'est vrai. En ce qui me concerne, quand je suis déçue par l'attitude de quelqu'un, je veux m'en rappeler non par rancune,mais pour essayer dans une situation analogue de ne pas agir de la même manière... Pfff. pas très clair mon truc... Quoi qu'il en soit, je te souhaite, ainsi qu'aux tiens, un printemps apaisant et régénérant... Très sincèrement. Bises

jicky a dit…

Chère Sarah. Tu sais combien le titre de ton post me touche particulièrement en ce moment, combien il m'a fallu "attendre,... et voir partir", si douloureusement...Peu de personnes m'ont vraiment déçues dans cette adversité; même s'il y a toujours des gens qui disent, croyant bien faire sans doute, croyant te réconforter, des choses à côté de la plaque...Alors, qui a mieux dit la quasi impossibilité de vraiment partager une douleur, que Baudelaire? qui a mieux dit qu'on est de toute façon seul (au mieux, à deux) avec elle? et qu'il faut lui parler doucement:"sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille"...

Laeti a dit…

Tout à fait d'accord avec toi, de tels événements mettent plus que jamais en exergue les relations humaines. on perd des être proches parce qu'ils nous décoivent, et on en retrouve d'autres. Une oreille attentive, une disponibilité sans pareille, une absence de jugement... voilà ce qui est vraiment important!

Anaïk a dit…

Quand on est entière dans ses relations avec les autres (tu sais combien je te comprends), j'ai remarqué qu'on avait aussi tendance à être naturellement plus exigeant et ce n'est pas juste, d'autant que la déception nous guette à un degré plus élevé. Je rejoins Béné sur la sagesse, et plus on se sent libre dans une relation, moins on attend en retour, résultat la vie devient d'un coup plus facile (dieu que je m'exprime mal, j'espère que tu vois un peu le sens). Tendres pensées pour toi ma jolie et les tiens.

modebea a dit…

Vaste sujet la réaction des autres face à un drame... pour l'avoir vécu, je pense qu'il faut non seulement du temps et encore du temps et la solitude après une période de..., de non-vie, est nécessaire. Non seulement, pour apprendre à vivre avec sa souffrance et aussi pour arriver à accepter les réactions que l'on suscitent dans l'entourage plus ou moins proche. Il n'y a rien de plus terrible dans cet "après" que de lire la pitié ou la peur sur les visages autour de soi. Devenir sage... j'y travaille... et heureusement qu'il y a le cercle familial qui se resserre, les amis qui restent proches et puis la frivolité !
Courage à toi et pour les parents, les proches de cet enfant.

Sarah a dit…

Laure : On est pas faits d'une seule pièce. en effet, les futilités ne sont que la partie visible de l'iceberg. La mode et sa légèreté, l'art également qu'elle est nous font du bien...

Spiruline : On a en parlé déjé, toutes les deux. tu as raison mais cela permet également de voir les gens tels qu'il speuvent être et se souvenir sur qui l'on peut compter ou pas.

Jicky : Je suis très émue apr ton mot... et oui, Baudelaire...tu as raison la mode et la littérature (Baudelaire, une éternité que je ne l'ai pas lu ;()peuvent vraiment nous aider.... Pas sur le même plan. Je pense bien fort à toi ♥

Laeti : Il y a quelque temps, une copine m'a dit "on découvre également qui sont ses amis lorsqu'il nous arrive de très belles choses. ils se réjouissent pour nous". Je n'ai pas compris tout de suite ce qu'elle sous-entendait. en y réfléchissant, j'ai assimilié que oui, dans les moements exceptionnels également on voit qui est là... et je puis te dire comme les 2 se sont entrecroisés en peu de temps...

Anaïk : Tu fais mouche, ma jolie, comme d'hab ! Mais, les qualités de nos défauts et vice cersa... Je me souviens à quel point dans certains de tes bilelts tu t'autoflagelles, tu doutes, tu n'es pas satisfaite... Probablement qu'on demande la même rigueur autour de nous et que ma foi, ce n'est pas possible.

Modebea : C'est vrai, je crois qu'il faut voir le beau même dans l'horreur. et je m'y emploie. sans forcément réussir. Des hauts et des bas, des doutes et des colères. Et puis, tu sais pour l'avoir vu de mes yeux... à la dernière seconde c'est presque seul qu'on doit traverser le chemin... Alors d'cici ce jour (que je souhaite le plus loin possible) il faut essayer de s'lléger pour quitter ce monde sans un bagage trop lourd.

Anonyme a dit…

Oh Sarah! nous avons vécu il y a 3 ans la perte de l'enfant d'amis proches. une douleur insupportable et inimaginable qui m'a soufflée. j'en garde une marque profonde. j'imagine et je sais que tout ce que tu dis est tellement vrai. et que non seulement il y a cette invraisemblable perte mais il y a ce qui est le choc suivant (surtout pour la famille), celui de ne pas trouver en ceux que l'on croit proches les sentiments, les mots que l'on attend. oui ce sont parfois des maladresses, mais c'est un 2ème deuil.
je ne peux que rebondir sur ce que tu dis, le printemps lui reviendra. toujours. l'hiver et sa grisaille aussi. mais heureusement il y a ceux qui sont là, qui restent, ceux que l'on a découvert... il faut prendre ce que l'on nous offre et essayer du mieux que l'on peut d'oublier ces autres qui nous ont décus. certains reviendront d'autres pas.
merci de partager tout ca. j'aime ton blog pour ce coté personnel que tu y apportes. et que tu répondes à nos commentaires, je suis touchée chaque fois!
Bises
Audsie
(désolée pour la tartine un peu longue - tu peux garder privé je ne me vexerais pas!!) :)

isabelle a dit…

Je suis touchée par le fait que Sylvie ait perdu son petit frère... Quel drame, quelle douleur...

Séverine a dit…

A l'heure des amitiés virtuelles en effet on est souvent déçus... plus que dans une vraie amitié, et c'est dans la douleur qu'on la retrouve malheureusement. Simplement, si je peux me permettre je crois que certaines personnes ont l'incapacité de se laisser aller à ce genre de douleur car c'est trop dur pour elles... tant qu'elles ne le vivent pas. Ce n'est pas une excuse et c'est blessant.
Reste à apprendre à faire le tri, ami/copains/relation/collègues, certains ont la faculté de passer d'une catégorie à l'autre et parfois c'est aussi un grand bonheur.
Merci pour tes messages que je lis très régulièrement du fin fond de l'Amérique du Sud

Lost in Mexico a dit…

Les réactions de autres... et vivre son malheur... j'ai perdu mon unique frère. Certaines personnes m'ont dit "oui mais c'était ton frère", bien sûr qu'on ne peut jamais comparer sa peine à des parents qui viennent de perdre leur enfant... mais frère, filleul, ami... c'est toujours terriblement dur et les gens qui tiennent ces commentaires, ça donne envie de leur tourner le dos et les laisser loin derrière. Bises Sarah

léontine a dit…

Je pense qu'on vit aussi dans une région où on a beaucoup de peine à exprimer ses émotions. Il y a la gêne de ne pas savoir quoi dire, comme si mieux valait se taire, faute de pouvoir prononcer une phrase qui réparerait ce scandale absolu de la mort d’un enfant.
C’est oublier le pouvoir consolateur des paroles parfois les plus banales et des petites attentions qui disent : ton chagrin me touche, ton malheur est aussi un peu le mien puisque je tiens à toi. Ça me met d’autant plus en rogne, cette phrase assassine qu’on t’a jetée : ‘’ce n’était quand même pas ton fils’’. Comme si l’on te déniait la légitimité d’avoir du chagrin !

Sarah a dit…

Audsie : ca me fait plaisir de lire que d'autres personnes, de par leur vécu, comprennent ce que j'ai voulu dire. En même temps, je crois qu'il faut savoir pardonner. Je pensais avoir réglé ces maladresses et manquements et en fait, elles n'ont fait que s'accentuer durant ces 6 derniers mois. Il est temps, que je passe à autre chose et pour ce faire, je profite aprfois de mon blog, car les écrits me permettent d'avancer.et ces retours depuis hier au soir m'ont fait du bien, sourire, touchée, émue et me permettent, contre toute attente de débuter enfin ce deuil ♥ donc merci à toi comme aux autres.

Isabelle : Je sias que tu apprécies Sylviee t c'est vrai, c'est affreux. Quant à ton téléphone, merci ♥

Séverine : Ca s'appelle Grandir tout cela. Et c'est une leçon de vie pour aussi se dire que si une tragédie comme celle-là se produisait autour de nous, nous serions à la hauteur. Et waouh ! d'Amérique du Sud, je vois les différents pays qui me lisent mais de le savoir ça me fait plaisir et tout bizarre ;)

Léontine : C'est vrai, nous ne sommes pas habitués à nous prendre dans les bras et je suis la première à être très réfractaire à ces grandes démonstrations. Mais comme tu le dis si bien, dans la simplicité on peut montrer à quelqu'un qu'on tient à lui. et ces mots absolument immondes démontrent à quel point l'humain est pétri de bassesses ignobles. Il y a son chagrin mais il y a plus grand encore, il y a celui des gens qu'on aime qu'on veut protéger. Un frère qui est complètement terré dans sa peine, ma soeur qui, et je n'invente rien, accouchait dans les mêmes dates (un départ et une arrivée en 3 jours), mes parents qui étaient malheureux, ses propres enfants à qui il fallait expliquer que oui on ne meurt pas que lorsque l'on est très vieux... beaucoup de choses car j'étais, à ce moment-là, la plus solide de la famille.
Ta dernière pharse me fait monter les larmes, je n'avais pas la légitimité d'avoir du chagrin... Merci infiniment.

Sarah a dit…

Lost in Mexico : (ton comm était en attente de modération, donc pas vu tout de suite, pardon). Oh ! perdre son unique frère c'est terrible. Et tu sais ce que j'ai vu... que les gens qui avaient vécu les drames les plus affreux éaient les plus bienveillants. Et ne dénigrent jamais en proférant des paroles aussi ignobles. Finalement je préfère souffrir que d'avoir un coeur aussi aride. Il faut peut savoir aimer pour dire cela.

Lucie a dit…

Longtemps que je n'avais pas commenté ici, déménagement oblige. Ton billet est très touchant. Maintenant il faut voir au devant et ce sont ces épreuves qui nous endurcissent.
Pour ce qui est des fameux liens, je fais partie des personnes qui par pudeur, se font assez discrètes dans ce genre de situations, pas du genre à prendre les gens dans mes bras, ce qui peut parfois passer pour de la froideur, ou alors est-ce mon côté suisse !
Une nouvelle année, une page qui se tourne et que du positif à attendre, c'est sincèrement ce que je te souhaite !

Le Chat a dit…

une amie a perdu quelques heures après sa naissance son fils... c'est le pire drame... la perte d'un enfant... pour les parents bien sûr mais l'entourage, les gens sensibles souffrent aussi... je comprends... j'essaie d'être cette main pour elle... j'essaie.. je voudrais tellement aider... tout en sachant qu'il n'y arien à faire... que c'est à elle de faire son chemin du deuil...

il y a quelques semaine sje suis tombée par hasard sur ton blog, je l'ai mis sur ma page netvibes... je comprends aujourd'hui pourquoi j'ai été sensible à ton chez toi virtuel... une sensibilité, une écriture, une humanité de qualité...

Bulles d'infos a dit…

Aucun parent ne devrait être confronté à la mort de son enfant.
La phrase que l'on t'a dite "mais enfin ce n'était pas ton fils" m'en a rappelée une entendue il y a longtemps "mais enfin arrête d'en parler, c'était juste un ami". J'ai appris à tirer un trait sur ces amis qui n'en sont pas, avec beaucoup de facilité, peut-être trop parfois.

Enfin pour finir, je voulais juste partager ces quelques mots d'une chanson écrite par Barbara :
"Tu verras
L'aube revient quand même
Tu verras
Le jour se lève encore
Même si
Tu ne crois plus à l'aurore
Tu verras
Le jour se lève encore"

M1 a dit…

C'est clair que c'est dans ce genre de moments qu'on compte ses vrais amis !
J'aurai aimé te faire un vrai hug à ce moment là !

Sarah a dit…

Lucie : Lululike ? ♥ Hello... Oh ! les grandes embrassades à l'américaine, très peu pour nous ;)

Le Chat : et bien bienvenue et merci ♥ à la fin de cette journée, riche en mots, je n'ai qu'un mot : merci !

Bulles d'infos : Je suis bien trop sentimentale pour tirer un trait facilement. Je voudrais parfois avoir ce..courage mais je m'investis tellement que c'est difficile. Je ne l'ai fait qu'une fois, avec facilité. Pour cette phrase jsutement.
et merci de me faire resonger à ces paroles... Aujourd'hui en plus c'est l'anni de mon frère. Je crois que je vias lui envoyer le lien de ce billet. Pour vos commentaires !

bavardises a dit…

La légèreté n’est parfois qu’un voile dans lequel on s’enturbanne pour détourner l'attention, brouiller les pistes: je suis toujours étonnée de devoir parfois rappeler que nos vies ne se résument pas à des paires de chaussures.
J’admets me sentir impuissante face à ton deuil, et pourtant ta détresse m’interpelle. J’aimerais trouver les bons mots. Il est triste en effet de réaliser que le printemps est peut-être plus prévisible que l’être humain. Dans une autre période, j’ai pu faire ce même constat. Mais avec le temps, l’amertume a fait place a l’envie de chérir ces personnes qui justement avaient répondu présentes. C’est ce que je te souhaite. Je t’embrasse.

Sarah a dit…

M1 : Oh ! mais tu en étais de ceux qui ont eu un mot, une pensée... et ça me suffit. Je n'ai jamais demandé plus ♥

Sarah a dit…

Bavardises : tu en a fais l'expérience, tu comprends... et j'a trouvé ceci qui explique cela ♥
> L'amitié ne rend pas le malheur plus léger, mais en se faisant présence et dévouement, elle permet d'en partager le poids, et ouvre les portes de l'apaisement.

Flannie a dit…

Je suis très loin de cette douleur et je n'oserai pas comparer mais quand mon vieux voisin que j'adore a tenté de se suicider devant moi, je l'ai très mal vécu pendant quelques temps et tout ce qu'on m'a dit était "ressaisis-toi" ou "il n'était même pas de ta famille", etc, etc.
En fait, sans vouloir comparer avec ton propre chagrin (qui m'aurait dévastée personnellement), j'ai réalisé depuis ce fameux jour que les gens ne nous permettaient pas de souffrir. Ca les gêne, ça les gonfle. Je me souviens avoir tilté sur mon ancien contrat de travail la 1ere fois que je l'ai lu. Il y avait un paragraphe exquis: pour la mort d'un conjoint, nous avions droit à tant de jours de "congé", pour la mort d'un père ou d'une mère à tant d'autres jours, etc... Les soi-disant amis peuvent être comme les employeurs. Ils vivent avec en tête une espèce de convention collective sur la souffrance et la perte des êtres qui nous sont chers.
Je t'embrasse fort.

églantine a dit…

Difficile et remuant ton billet. Je suis novice en matière de blogs. Je vois les nombreux commentaires que suscite ton billet ainsi que le fait que les réponses soient "modérées". Je lis et comprends tous les commentaires, mais j'y vois partout le même type de réponses: virer de son entourage ceux qui nous ont blessé. Peut-être est-ce dû à la modération. Suis-je la seule à penser que j'ai certainement fait ou dit à un moment de ma vie des choses connes, "lourdes", maladroites à des gens que pourtant j'adore?
Et si je passe en revue les gens qui me sont chers, ils m'ont tous, au moins une fois, blessée, déçue... Et si j'avais dû les rayer de ma liste, je serai aujourd'hui complètement seule. Parents, amis, collègues, conjoint, enfants, personne n'aurait réussi son examen de passage. Du coup, j'essaie de pardonner à mes proches en me rappelant que la première des imparfaites, des sarcastiques, des handicapées de la communication, c'est moi. Alors de grâce, "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur".

Sarah a dit…

Flannie : C'et difficile, en effet, de sentir à quel point l'autre a été blessé ou choqué par ce qu'il a vu, ce que cela a fait rejaillir sur lui. Je me dis toujours que si quelqu'un me parle de quelqeu chsoe c'est qu'il en a besoin. et si c'est un ami proche et qu'il radote durant 2 ans la même histoire peut-être que doucement on peut le dire... et encore. Quel choc ça a dût être.

Eglantine : Oh ! tu sous-entends donc que j'aurais trié mes comms. Je n'ai même pas envisagé le faire et surtout aps imaginé que qeulqu'un penserait ça avec un sujet aussi douloureux. Je voulais simplement les lire toute seule, et j'avais peur que de personnes que je connais et me lisent, donennt des détails sur ma famille et les événements du décès de ce bout de chou. Ca n'a pas été un simple départ mais quelque chsoe d'encore bien plus lourd que ce que j'ai dit dans mon billet. et il était simplement hors de question que quelqu'un puisse, par maladresse, évoquer cela. C'est fou comme l'être humain peut être tordu... Je n'en reviens pas. Hier au soir, j'écrivais à une personne chère pour lui dire, qu'enfin après tout ce temps, grâce àé ces comms, j'envisageais de débuter un travail de deuil et sur moi pour cesser d'attendre. il faut croire que j'avais encore besoin de lire que la bienveillance n'est pas la qualité première de l'humain. Alors effectivement, heureusement que vous êtes tolérante parce que vous voyez la fourberie et la malice là où il n'y en a absolument pas.

Sarah a dit…

Eglantine : Je me permets quelqeus précisions suit à votre comm qui m'a franchement peinée et énervée. Ce n'est pas le fait que vous disiez que vous pardonniez plus facilement que les autres ou que moi qui me dérange^. C'est honorable et j'ai envie de rire, tant mieux pour vous. C'est que vous mettez en exergue, et déportez le thème de mon billet. Pour info je n'ai jamais modéré mes comms et suis pour la liberté d'expression. J'asusme ce que je dis sur mon blog. Ce qu'il y a dans mon post ne concerne que MON ressenti. Il y a eu dans ce départ, des circonstances plus affreuses encore que le décès. Il était absolument hors de question, je le répète, que quelqu'un, par maladresse, donne un détail de ces circonstances. Non parce que c'est un tabou ou un secret, mais parce que je ne suis pas la seule personne concernée. Par respect pour ma famille, il était inacceptable de rentrer dans ce débat. Je trouve cela assez vil que osiez sous-entendre que je modère les commentaires pour me "donner raison". D'autre part, vous n'avez jamais commenté chez moi (pas sous ce pseudo en tout cas !), vous vous créez un profil pour cette occasion (ah ! internet laisse des traces. Je crois qeu je ne peux qu'y voir un besoin de nuire. Je ne comprends pas pourquoi vous n'avez pas simplement donné votre opinion qui aurait apporté une autre vision du pardon, de l'amitié, des attentes...Décidément publier sur un support qui permet l'interaction n'est pas évidente. surout sur un billet comme cela, qui, je suppose, vous vous en rendez compte ne traite pas d'une paire de pompes !

Sarah a dit…

Eglantine : envie de dire et non rire... !!!!! un lapsus.

églantine a dit…

aïe aïe aïe. J'ai beau savoir que entre ce que l'on écrit et ce qui est perçu par l'autre, il y a souvent un gouffre. J'en ai la preuve une fois de plus. J'aurais mieux fait de me "taire" ou de mieux m'expliquer. J'ai rajouté la phrase qui parle de modération juste avant d'envoyer mon mot car il ne me semblait pas clair. Comme je ne connais pas grand chose aux blogs, je pensais que cela servait aux bloggers à supprimer des messages trop virulents. J'aurais dû mieux lire le P.S. qui précise la raison de ta modération exceptionnelle (lire en toute sérénité les messages avant de les publier vue la gravité du sujet).
Toutes mes excuses donc à Sarah et aux autres lectrices qui pourraient se sentir attaquées.
Du coup, je n'ai pas eu de réponses sur le reste du contenu de mon comm et ce qui était le plus important pour moi: suis-je la seule à être entourée de gens qui m'ont au moins une fois blessée et que pour autant je n'ai pas zappés de ma vie par crainte d'être seule au monde?
J'espère avoir au moins une réponse sur ce thème.
Quant au fait d'avoir créé un compte aujourd'hui, c'est parce que je ne me souvenais pas si j'avais déjà répondu une fois sur un blog et que j'ai essayé de voir si j'avais un compte sur Google mais que Google n'avait pas l'air de me connaître. Du coup j'ai créé un compte.
Mais je crois que tout cela est trop compliqué pour moi et je pense que je vais dorénavant continuer à lire des blogs et commentaires et ne plus participer. Mon objectif n'étant absolument pas de blesser quiconque.
Eglantine

Valérie de Metz a dit…

Chère Sarah
Je crois que mon comm d'hier s'est perdu dans les limbes de l'internet mondial... Alors je vais essayer de redire ce qui m'est venu spontanément hier.
Ce billet me touche car j'ai actuellement une amie proche qui est malade. très malade. Elle se bat vaillamment mais c'est dur. Et souvent, elle me dit "tiens, je n'ai plus de nouvelles d'une telle ou d'un tel". Les gens fuient, pas forcément par lâcheté ou désintérêt de la situation, mais parce que quelquepart, secrètement, ils se disent "ouf ça n'est pas tombé sur moi. Champagne!" Quelquepart ils pensent se mettre eux mêmes à l'abri du malheur. Alors je peux comprendre... Ils ne savent juste pas que rester au lieu de fuir permet de se sentir heureux, en paix avec soi même, tout simplement en apportant un peu de réconfort.
J'avais écrit mon premier commentaire tôt hier matin, juste avant d'aller voir mon amie, et grâce à toi, j'ai profité encore plus de ces 2 heures passées avec elle, à bavarder de tout et rien autour d'un café, de se réjouir du grand soleil, comme une promesse de printemps... Merci Sarah.
Des bisous ma belle

Sarah a dit…

Eglantine : C'est bien de se rendre compte compte que les écrits ont une portée ;) je n'ai jamais eu de comms virulents et je ne m'y attendais pas pour ce billet. Et je trouve que les comms ont été sublimes, des témoignanges, des vis différents. J'en ai été très très touchée.
Quant à ta question...lorsque l'on aime quelqu'un d'amitié ou d'amour on accepte la différence de l'autre. Et on pardonne en passant par dessus, c'est bien la base. D'autant , comme tu le dis, qu'à notre tour, il nous arrive souvent de blesser, sas le vouloir ou par maladrese. Quant on rentre dans la méchanceté pure comme cette personne qui m'a jeté à la figure "de n'était pas ton fils", il n'est plus question de pardon. Mais bien de fuir à toutes jambes... c'est effectivement compliqué, mais, et je ne dis pas que j'ai raison, je trouve que lorsqu'on esttraîne une blsessure il vaut mieux le dier plut^to que de laisser s'installer de la rancoeur. Et il y a des gens qui ne peuvent accepter d'avoir de remarques. tu te rertrouves, toi blessée, à devoir te justifier de l'être... Pfff. je dois te dire, sincèrement, qu'après ces mois et plus particulièrement ces derniers jours, que je crois que plus on vieillit moins on peut être sincère et qu'il faut vivre sa peine dans le silence. Bref, je m'égare. Après il faut voir de quels blessures on palre. si c'est de légères déceptions, elles devraient couler et ne rien entahcer. Comme disait simone signoret (et dieu sait qu'avec son Montand elle a dû en baver" en amour il ne faut pas être aveugle mais savoir fermer les yeux ♥

Valérie : Un mystère, je sais qu'âvec blogspot ce n'est pas évident ;)
Comme c'est vrai. et il paraît, ma très chère amie l'a vécu, pareil avec un divorce. Les gens te fuient pour un tas de raison. Je suis comme toi, je crois qu'il faut des gestes simples, spontanés, oublier la comlication. Ne pas penser pour l'autre mais avec son coeur. Donner, sans raison juste parce qu'on est bien avec quelqu'un, comme tu le fais. Et c'est bon et pour elle et pour toi. Ca te remplit... Merci Valérie ♥

dimitri a dit…

Je viens parfois sur ton blog car il est sympa et différent.
Tu parles de mode, mais toujours avec un ton particulier et qui me plait.
Ton billet me parle car perdu un parent il y a presque 2 ans.
J'ai eu le même ressenti que toi. Un vide, un gouffre de solitude !
Je suis pourtant très entouré, j'ai beaucoup d'ami(es) mais j'ai dû avoir 2, 3 personnes qui ont été présentes.
On se prend une claque, c'est même assez violent, mais dans l'avenir, ça aide car je sais maintenant qui est là pour moi, dans les bons comme dans les mauvais moments.
Je suis sorti de cette épreuve pas plus fort, mais plus averti.
Bon courage et si ça peut t'aider, j'ai trouvé du réconfort dans les balades, la lecture, des petites choses toutes simples mais qui sont pourtant très utiles et réparatrices.

Merryflo a dit…

Chère Sarah,
Je passe toujours un moment agréable sur votre blog, même si je ne poste pas…. Je me rappelle ma première visite, lors de mes hésitations sur l’achat oui ou non de ce pull Marilyn qui me faisait de l’œil…
Mon père est mort le 29 janvier 2009. Autant dire que votre note ne pouvait pas ne pas trouver d’écho en moi alors que je suis en plein « remake » des jours d’avant et des jours d’après sa mort, et il me manque toujours pareil... Quelques jours avant, (même s’il savait sa fin proche, il était serein) il m’a dit ces mots « c’est pire pour ta mère, surtout après». Comme il avait raison …. Il y a, comme vous le dites si bien, « cette douleur indescriptible » qu’on ne connaissait pas. Je crois qu’il faut l’avoir vécu, pour se rendre compte à quel point cette mini fraction de seconde entre « il est encore là » et « il n’est plus là » est dévastatrice. Et comment, le caractère définitif de la mort a quelque chose de suffocant. En ce qui me concerne, dans mon entourage, j’ai vécu pareil, oui j’ai été désillusionnée, et oui, certaines personnes que je croyais bienveillantes m’ont lâchée, par maladresse, par trouille, aussi par manque d’amour sans doute, et oui aussi, j’ai eu droit aux petites phrases sensées faire du bien « il était malade, cela ne pouvait plus durer… », « il n’a pas souffert… », « il faut être forte pour ta maman » et blabla alors que moi, je n’avais qu’une phrase en tête « il est où papa ? »…. Mais l’amour et la bienveillance que ceux-ci n’ont pas pu/su donner, je l’ai reçu de d’autres personnes, parfois de façon très inattendue, parfois au centuple. Et deux ans après, le lien tissé avec elles, dans la douleur, vaut mille fois plus que ce que j’ai perdu ailleurs…..que dis-je, dix mille fois plus.
J’aime le printemps aussi, j’ai planté une glycine après la mort de papa car il adorait cette fleur, et moi aussi. Je crois que je vais bien penser à vous et à cet enfant lorsqu’elle va fleurir…bientôt j'espère.

Sophie (une autre) a dit…

Je ne sais si c'est par protection ou manque d'empathie mais j'ai remarqué aussi que les "gens" réagissent plus au bonheur qu'au malheur. Alors que c'est dans la douleur qu'on a besoin d'eux.
En effet ça permet de catégoriser nos amitiés même si c'est malheureux d'en arriver là.
J'ai moi aussi vécu plusieurs deuils en 2010 entrecoupés par un rupture et on se sent bien seule à devoir souffrir en silence parce que notre peine devrait être moins légitime ("ce n'était qu'une amie" ...). Le temps efface un peu, mais avec la durée, "on" pense normal de ne plus avoir à en parler, que ce serait oublié.
Et là dans l'obscurité il y a ces amis qui sont encore là et qui nous guident.
Cela dit parfois nous-même pouvons manquer d'empathie (c'est pourquoi je catégorise les amitiés mais les bannis rarement): une amie venait de rompre avec son petit ami (rien de grave, mais justement c'est pour ça que le chagrin d'amour est un fardeau), et elle pleurait et tout ce que j'ai pû lui dire a été "Tu veux un BN" ...

Courage !

Sarah a dit…

Dimitri : Merci à un homme de commenter. Je pense que tu comprends car tu en as fait l'expérience. Visiblement, me semble-t-il, ceux qui ont perdu un être proche et aimé, ont ressenti ce vide en plus de l'absence du départ. J'aime bien ce que tu dis, "averti", c'est ça. Après cela on est changé de par l'expérience et de la mort et de la solitude et du vide et du manque d'attentions. Finalement, je me sens moins seule de savoir que d'autres que moi en ont fait l'expérience. Merci Dimitri.

Merryflo : ton comm me bouleverse car je comprends que tu sais... que tu connais ce que c'est que de serrer une main et qu'en un insatant il n'y ait plus d'étreinte. Suffocant... La seconde d'avant même si on sait que c'est le bout de leur chemin, on a un infime espoir. Vain mais comme le dit si bien le diction, tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir. La seconde d'après c'est fini. C'est si rapide, puissant et je sais que tu peux le comprendre, beau. Combien de fois on revit cette scène, combien ? Je ne sais pas pour toi, mais je me dit souvent que je sias presque presque ce qui m'attend au dernier moment. Mais 4a fait peur.
Quelle belle idée, de planter un arbre, comme ton papa j'aime beaucoup la glycine. Le printemps va arriver. Grâce à toi, je vais avoir un arbrisseau en plus dans le jardin. Courage. Les dates on pourra dire ce qu'on veut, ces jours-là on les revit !

Sophie, l'autre ;) : Grande optimiste je crois que dans l'obscurité il y a toujours de la lumière. Mais parfois les jours sont longs quand il fait noir... Je ne crois pas aux mots incroyables dans les moments douleoureux, aux cadeaux extraordinaires... c'est la présence physique qui fait du bien, un café ou BN... c'est juste que tu as été là, même pour dire une sottise. Et alors ? Il y a des fois où la pensée à distance suffit et d'autres où il faut du tangible sincère. Et puis une rupture c'est aussi très douloureux et peut-être moins tabou que la mort . Merci à toi ...

fashionpaillettes a dit…

J'hésite depuis la parution de ton post à te laisser un com'...tellement perso comme truc....tellement triste.......Pour avoir vécu plusieurs deuils, je sais que l'entourage n'est pas toujours à la hauteur de nos espérances..enfin, pour peu que l'on espère quelque chose.....De mon côté, je n'ai jamais attendu beaucoup, juste de la tendresse, un rien de compréhension....j'en ai reçu mais pas toujours des personnes que j'imaginais me soutenir, cela m'a permis de découvrir la richesse de coeur de certain(e) que je n'aurais jamais soupçonnée.
Et puis, dans ces situations que l'on espère ne jamais vivre, on réagit comme on peut, pas toujours comme on le voudrait...Bises sincères, Ilona

Sarah a dit…

Illona : Oui, comme toi, des gestes innattendus de personnes qu'on ne pensais pas aussi gentilles.
C'et vrai que c'est un peu perso comme post, mais, ne voit-on pas des photos très personnelles, des enfants qui n'ont pas demandés d'être montrés, des parcelels d'inimité voire même parfois des sous-vêtements... et parler de la mort, de la souffrance, de ses défauts n'est pas plus personnel. Et si tu savias comme chacun de ces comms est un petit caillou sur le chemin ♥

L'armadio del delitto a dit…

Ma chère Sarah! Comme M1 je voudrais te faire un hug! Bien sur qu'une tante et marraine peut tant souffrir pour un enfant!
Dans notre société, le concept de bonheur est trop lié à l'absence d'événements graves, et voir une tragédie si proche de soi effraie ceux qui se sont construit une petite vie agréable. Pour beaucoup la mort d'un enfant et le handicap sont deux sujets tabou auquel il ne faut surtout pas penser, à tout prix, meme si un ami a besoin de soutien. Heureusement il y a aussi des amis qui savent etre là, simplement là.

Sarah a dit…

L'armadio del delitto : Et de voir sa famille dans la douleur, ça aussi ça fait mal. et pour le handicap. Hier j'ai mangé avec une collègue et amie qui a un enfant handicapé. Elle avait lu mon post et elle m'a raconté la réaction de certaines personnes qu'elle croyait proches. En même temps nous en sommes arrivées à la conclusion qu'il ne flalait rien attendre de personne. Merci Cécile ♥

Anonyme a dit…

Je viens de finir la lecture de ton article qui m'a vraiment bouleversé. Je comprends ta douleur immense et ta déception de ne pas avoir pu compter sur certaines personnes. Je trouve très mal placé la réflexion à propos du fait que cet enfant n'était "que ton filleul" et non ton fils, c'est immonde. Il est rare que je vienne commenter ici (bien que j'y fasse ma visite quasi quotidienne) mais là j'en ai eu envie. Merci de nous avoir fait partagé un peu de toi et surtout de t'être livrée avec beaucoup de pudeur (comme toujours). Bises.
Caroline

Ôde a dit…

Je ne m'exprime quasiment jamais sur ton blog, mais là, ça me touche... Pour avoir connu cette épreuve il y a 18 ans... Sache une chose : les gens te croient forte et espèrent ne pas te voir craquer, ne veulent pas te voir craquer car ils ont besoin de toi pour tenir... Ils te pensent invulnérable et ne veulent pas être confronté à ton chagrin... Car si toi, tu te laisses aller, que vont-ils devenir ? C'est ce que m'a dit une amie un jour : "Si toi tu craques, nous on devient quoi ?"... A force d'être "forte", les gens en oublient notre vulnérabilité... Et puis la mort et le chagrin font peur...
Magnifique billet... Très émouvant et tout en retenue...
Le printemps arrive, courage...

Miss Mad a dit…

Mon Dieu ma Sarah, tu abordes un sujet qui nous touche tous. Et tu mets en avant nos petites ou grosses lâchetés. Cette terrible histoire évoque en chacun de nous un souvenir, une attitude, des maladresses. Moi, je suis assez maladroite, je ne sais pas trop comment aborder la détresse et le chagrin des autres. Sans doute parce que je veux me protéger, ne pas être ébranlé par une vague d’émotions que je ne pourrais pas canaliser. Alors pour me donner une constance je choisis l’humour, la gaieté, seuls pansements valables pour mon âme souvent blessées par les autres… Pour moi ton billet résonne jusqu’au plus profond de mon enfance. J’ai trois ans, deux petits frères, l’un blond véritable diable, l’autre brun aux yeux de chat. L’un a deux ans, l’autre trois mois. Et tout à coup, je n’ai plus qu’un frère. Mon joli diable blond… Blessures profondes de maman, doutes et suspicions sur les conditions de la disparition, mort subite du nourrisson. Deux ans plus tard, elles étaient deux adorables bébés à venir combler nos vies d’enfants. Ont-elles jamais pu remplacer les yeux de chat ? Maman n’est plus là pour en parler. Trop petite pour me remémorer les détails, juste une sensation qu’aujourd’hui, nos vies d’adultes ont été pour toujours sculptés par cette disparition qui a meurtrie nos âmes à jamais. Les autres, je te dirais, qu’ils n’ont pas compté pour moi, si petite, mais ce lien indicible qui existe dans notre fratrie, je crois que je n’avais jamais jusqu’alors réalisé que c’était lui ce bébé aux yeux de chat. Alors, les douleurs, les incapacités des uns et des autres à s’exprimer, à témoigner, je ne crois pas que cela soit dans ces moments là que tu trouves tes vrais amis, tu trouves surtout ceux qui arrivent à gérer avec empathie ces phases émotionnelles surpuissantes, bouleversantes. Je crois que c’est notre état d’humain qui nous donne accès à cet état de douleur mental et que chacun se protège, et sans doute très égoïstement, comme il peut pour ne pas être ébranlé aussi par la douleur.

Sarah a dit…

Caroline : Merci beaucoup. Anaïk m'avait dit la même chose en off, "avec retenue" mais je doutais car, parfois les amis ne sont pas objectifs. Donc merci... Oh ! la personne qui m'a dit cela... a persisté et signé dans ses propos lorque je lui ai dit que c'était immonde. Ca prouve son humanité, son empathie. Et au-delà du fait que oui, c'est vrai ce n'était pas mon fils (je ne sais pss si j'aurais pu me relever), il y a la douleur de voir les gens qu'on aime souffrir atrocement, le tabou qui s'y installe et ça fait également souffrir. Les obligations qui découlent d'un enterrement etc...

Ode : Et parfois on s'impose ce rôle. Je me rends compte que les gens qui ont vécu ce genre de drame comprenennt dans leur âme ce que cela signifie. et que si ce billet paraît impudique à certains c'est qu'ils ne se rendent pas comtpe de ce qu'il faut vivre et traverser. Merci ♥

Miss Mad : Merci pour ce comm puissant et plein de sagesse. L'égoïsme je l'ai très mal vécu justement. Ma belle-famille, par exemple, a eu un comportement des plus égoïste. Avec le temps, on passe par-dessus mais pour le moemnt impossible d'oublier. Et l'humour, je sais bien c'est un masque, une façon d'être présente. et tu as raisons, il y a des personnes qui ne sont pas vraiment des amis qui arrivent à être surprenants. En repensant à cette période je me rends compte que ceux qui ont été élégants sont extrêmement humains dans leur vie quotidienne.
Comme ça a dû être difficile pour toi (vous) enfants, de découvrir qu'un enfant puisse mourir sans raison. Découvir que la nature est parfois cruelle a dû vous changer profondéement, sns que vous ne le sachiez. Merci ♥

*Terre indienne* a dit…

J'ai lu, tes mots, ceux des visiteurs/euses. J'ai connu un passage avec mon fils âgé alors de 5 ans en 2004 (une grave leucémie). 1 an d'hospitalisation complète, 2 ans et demi de traitements. Il va bien maintenant, mais j'ai traversé l'épreuve de la mort d'autres enfants hospitalisés en même temps que mon fils, la force qu'ils ont face à la maladie et même, la mort. Douloureux passage qui m'a aussi ramené à la vie, paradoxalement. Et cet aspect des "autres" qui fuient ou disent n'importe quoi... j'ai appris à pardonner et à accepter que, être en phase avec autrui est rare, si rare. Si bon lorsque c'est là pourtant.