samedi 20 août 2011

Lectures faciles aoûtiennes



En août, mes nuits furent  plus courtes que mes journées. Ces trois bouquins ont été avalés en moins de 4 jours. Page Turner (expression découverte grâce à la Parisienne, 10 ans après tout le monde !), best-seller et polar des genres qui ne me tentenet pas plus que ça, mais qui en été se boivent comme du petit lait. Des livres que l'on commence et qui nous tenaillent jusqu'à la dernière goutte. Je les lis la nuit, à la lueur d'une lampe tamisée, dans le silence monacal (dans le train aussi, c'est agréable). Evasion garantie. 




Avant d'aller dormir de S.J. Watson

Je n'ai pas su s'il fallait remercier ou maudire Bali de me l'avoir conseillé dans mes comms. Je l'ai entamé dans la soirée et l'ai refermé à 4 heures du matin. Captivant est l'adjectif qui le qualifie. Pour un premier roman, SJ Watson fait fort fort avec ce thriller psychologique (70'000 exemplaires vendus depuis sa sortie en mai dernier).

Tous les matins, Christine se réveille près d'un inconnu. Elle ne reconnaît ni le lieu où elle se trouve, ni son corps. Persuadée d'avoir 20 ans de moins que ses 47 ans. Elle découvre des photos sur le miroir de la salle de bains, l'inconnu est son mari et invariablement, tous les matins, il lui raconte qui elle est. Un accident lui a fait perdre la mémoire. Après le départ de son époux pour son travail, un psychiatre l'appelle sur son portable, lui dit que dans son armoire, un journal écrit par elle, lui raconte sa journée précédente. L'angoisse nous saisit. Quelques flashs furtifs reviennent par vagues. Après le repos nocturne, elle réoublie ce qu'elle a appris la veille. La mémoire pourtant se renforce, quelques détails troublants, il n'en faut pas plus pour que nous soyons pris au piège de l'imagination de l'écrivain.

Je ne vous en raconte pas plus. Le livre est finement construit, bien écrit. En le débutant, il paraît impossible de ne pas le dévorer. La curiosité l'emporte, impossible de décrocher. La question "comment va-til se terminer" nous taraude. J'ai été légèrement déçue par la fin, un peu trop... Chuuut, je n'en dirai pas plus. D'excellentes heures de lecture...  

Ne le dis pas à ma maman - Toni Maguire

Le titre est assez éloquent pour deviner qu'il s'agit d'une histoire incestueuse. Peu friande de ce type d'histoires vraies. Le voyeurisme et quelques heures en train ont eu raison de mes réticences.

Il se lit comme un roman alors qu'il s'agit de l'histoire vraie de l'auteur Toni Maguire. Ce n'est pas de la littérature, sa force est dans la retenue. Elle aurait pu sombrer dans des descriptions détaillées. De la retenue et de la pudeur le rendent d'autant plus touchant. Dans les années 50, entre l'Angletrre et la rude Irlande, Antoinette (qui à la fin de son enfance décidera de se nommer Toni pour tenter d'oublier ce qu'elle a vécu) subira la violence et les viols répétés de son père. Pire encore ! Le déni absolu et monstrueux de sa mère, éperdument amoureuse de son mari et surtout attachée à l'image qu'elle s'était imaginée de lui, de leur couple, de la famille illusoirement parfaite. Les faux-semblants, le rejet de la société entière, le manque de soutien, la solitude abyssale de Toni sont palpables et font mal.

Sa mère est sur son lit d'agonie, elle la veille, les souvenirs remontent. Elle attend désespérément le pardon de sa mère.

J'ai été émue et interpellée par cette petite fille brillante qui a vu son destin détruit. Il aurait suffi d'une institutrice bienveillante, d'une rencontre opportune, d'un membre de la famille qui se rebelle pour que sa vie soit autre.

L'homme de Kaboul - Cédric Bannel

Un polar. Un autre genre que je n'affectionne pas plus que cela. Celui-ci est tenu de main de maître par Cédric Bannel vaut bien que l'on s'y plonge. De l'Afghanistan à la Suisse, des détails fouillés, des personnages attachants, il réussit à nous emmener au-delà d'une lecture distraite.

A Kaboul, Oussam Kandar, chef de la brigade criminelle, ancien héros de la guerre contre les Russes puis contre les talibas est appelésur les lieux d'un suicide. Son instinct, sa loyauté, quelques indices le poussent à enquêter. Le fait que le Ministre de la sécurité se mêle de cette mort et l'empresse de boucler cette affaire le confortent dans son idée.

A des milliers de kilomètre, un jeune Suisse, Nick informaticien des Services Secrets voit l'un de ses collègues tués sous ses yeux alors que celui-ci cherchait un homme. Il se lance à la poursuite de cet inconnu devenu un fugitif. Les deux histoires s'entremêlent lentement. Tantôt Nick, tantôt Oussama, le géant aux yeux verts. Les deux devienennt des proies à abattre et nous entraînent dans les dédales de l'Afghanistan , des talibans, de la corruption. Jusqu'au dénouement incroyable.

Une surprise que ce livre. Intéressant et haletant. 

PS1  En photo mon BuneeQ trouvé sur Characterstation.com, nouvelle folie de la maisonnée !
PS2  Lundi c'est la rentrée, le temps de retrouver le rythme et on reprend nos futilités indispensables ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

L'inceste et le déni monstrueux d'une mère (Toni McGuire) est-elle une lecture facile ... ? Je viens de terminer le bouleversant et désormais inoubliable "Jusqu'au bout de la nuit" de Delphine de Vigan. L'écriture est-elle un trapèze volant qui tout à la fois vous sauve et vous renvoie à la douleur. Encore une histoire terrible de déni ... qui morcelle et enferme.

Anaïk a dit…

Je serais bien tentée par ton premier livre mais ce genre de lecture provoque chez moi des palpitations cardiaques, trop la trouille des histoires au climat angoissant.
Un livre que tu aimerais aussi (je pense) dévoré pendant les vacances : "La couleur des sentiments", sublime histoire tirée de faits réels sur fond de ségrégation raciale pendant les années 60.Bizzzzz

Sarah a dit…

Anonyme : Je reconnais la maladresse de cet adjectif. J'ai bien noté celui de Delphine de Vigan. Merci beaucoup.

Anaïk : Non, ce n'est pas le cas de celui-ci. C'est angoissant maus assez bien écrit, le dénouement amené avec douceur. Ah ! plein de gens m'ont parlé de celui dotn tu parles. Va falloir que je m'y mette. Mias la rentrée littéraire s'annonce ;)